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La caserne de pompiers no 3
239, rue Champlain

La caserne de pompiers

Les incendies dans les villes s'avèrent depuis toujours désastreux, car ils touchent beaucoup de gens à la fois. Sur la rive nord de la chute des Chaudières, la première grande conflagration brûle, en 1808, les moulins, les tanneries et les autres installations manufacturières construites depuis 1803 par Philemon Wright et ses fils. Mais les feux les plus dévastateurs ont lieu entre 1880 et 1906. Raymond Ouimet, un passionné de l'histoire hulloise, a publié Une ville en flammes, essai qui relate éloquemment les événements autour des grands incendies de Hull.

Jusqu'en 1869, Hullois et Hulloises se fiaient aux pompes à incendie d'Ottawa. Suite à l'incendie de 12 maisons sur son territoire, la municipalité de Hull s'en procure une, nommée « Victoria », et recrute deux corps de pompiers volontaires. Ces mesures s'avèrent toutefois à peine suffisantes pour maîtriser les petits incendies. On croit cerner le problème en construisant en 1886 un aqueduc ? qui abrite aujourd'hui le Théâtre de l'Île ?, mais les tuyaux sont trop petits. On engage des pompiers et on leur fournit du matériel moderne, mais ils ne peuvent rien contre l'incendie du quartier Laurier, en 1888.

Une première caserne de pompiers est construite en 1889, rue Leduc. Ce poste, tout comme les pompes à incendie de la E. B. Eddy, ne peut rien contre le plus dévastateur des incendies, celui du 26 avril 1900 qui, de Hull, passa à Ottawa. Heureusement, malgré les quelque 3200 bâtiments incendiés, seulement six personnes perdirent la vie. Le grand feu est suivi d'autres incendies importants, mais il faut dix ans pour qu'enfin l'échevin Joseph Gravelle réussisse à convaincre le Conseil d'acheter une nouvelle pompe à vapeur, nommée « Colonel J.-E. Gravelle ». Finalement, en 1911, le conseil municipal émet un règlement, Règlement municipal relatif aux incendies et au service des incendies, suivi d'un autre pour l'émission de débentures au montant de 42 000 $ pour la construction de deux casernes de pompiers et l'achat d'équipement.

Les deux casernes de pompiers sont destinées aux quartiers Val Tétreau et Laurier. Le 6 septembre 1911, le Conseil vote l'achat d'un terrain situé à l'angle des rues Champlain et St-Étienne, appartenant aux héritiers de Nancy Louisa Wright, et la maison en bois de deux étages et demi et ses dépendances, propriété du Samuel Albert, un journalier. La construction de la caserne 3 commence à l'automne 1911 et se poursuit durant l'hiver 1912 en même temps que celle du poste 2. L'architecture et la construction des deux édifices sont confiées à l'architecte hullois Charles Brodeur et à l'entrepreneur Arthur Bourque, fils de Joseph Bourque.

Les postes 2 et 3 possèdent le même équipement. Joseph Dufour fournit des fourgons à boyaux (585 $ chacun), des traîneaux (200 $ chacun), deux voitures d'été et deux voitures d'hiver pour le chef (75 $ chacune) et deux fourgons simples (180 $). Les deux voitures à échelles contenant échelles et crochets sont achetées de la Ottawa Car Co. Le premier avril 1912, il est convenu d'acheter les chevaux, les meubles et l'outillage nécessaires pour les deux nouveaux postes. Le 6 mai, le Comité de police, feu et lumière recommande l'engagement de quatre nouveaux hommes pour les fourgons du poste 3. Le poste ouvre donc ses portes vers cette date.

En regroupant les services d'incendie dans une nouvelle caserne centrale, rue Leduc, angle Garneau, la Ville de Hull vend ce poste à Louis Beaumont, le 9 mars 1963. Le bâtiment est ensuite vendu à un prêtre de la communauté portugaise, Alberto Cuhna, le 7 août suivant. Ce dernier tente d'y organiser des activités pour les jeunes. On y fit du théâtre pendant au moins un été et l'endroit devient un lieu de rassemblement. Un club de raquetteurs, Les Amis choisis, y tient ses rencontres. Cuhna garde le bâtiment pendant plusieurs années bien qu'il soit souvent sur le point de le perdre. Il le cède finalement à la Caisse populaire de Hull en 1976. Celle-ci le vend à Glen Gray in trust en octobre 1978, qui le transforme en bureaux avant de vendre l'édifice en 1987. Depuis, l'ancienne caserne est devenue une propriété privée.



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