Entretien avec Britt Braaten, Spécialiste du développement créatif (Musée canadien de la guerre)

Le 4 juin 2021
Photo de Britt Braaten

Britt Braaten – MCG 2021-0043-0001-Dm

Parlez-nous de votre rôle de spécialiste du développement créatif au Musée canadien de la guerre. Quelles sont vos fonctions?

Au sein de l’équipe responsable des expositions, je me concentre sur l’expérience des visiteurs et des visiteuses. Cette équipe compte plusieurs membres, chacun et chacune ayant des priorités différentes, dont la protection des artefacts, l’aide sur le terrain et le respect des échéanciers et des budgets. Mon travail consiste à accorder la priorité à la façon dont le public vivra l’expérience et à ce que nous espérons qu’il en retirera.

Je consacre beaucoup de mon temps à réfléchir à ce que le public veut et à ce dont il a besoin. Cela peut se traduire par le fait de s’assurer de répondre à ses besoins en matière d’accessibilité physique et intellectuelle. Je peux aussi essayer de trouver des façons créatives de faire en sorte que nos expositions dépassent ses attentes et aient un côté inattendu, intéressant, marquant et percutant. Je participe donc à presque tous les aspects de l’élaboration de l’exposition, du portrait d’ensemble aux petits détails.

L’exposition Vies transformées est actuellement présentée au Musée canadien de la guerre. A-t-elle apporté son lot de surprises du point de vue du développement créatif?

Il semble impossible d’affirmer qu’une exposition, suspendue à cause de la pandémie quelques semaines seulement avant sa date d’ouverture prévue, a été exempte de surprises, mais du point de vue du développement créatif, ce fut le cas.

Le résultat final, l’exposition Vies transformées – Récits de la Seconde Guerre mondiale, m’apporte une grande fierté. On y présente un évènement mondial monumental, la Seconde Guerre mondiale, par l’intermédiaire des récits de 47 Canadiennes et Canadiens. Cette exposition représente la diversité du Canada à cette époque et, en ce sens, elle offre une expérience digne d’intérêt pour le public d’aujourd’hui.

La pandémie de COVID-19 changera la façon dont les visiteurs et les visiteuses interagissent avec les musées. À votre avis, quel sera le plus grand défi du point de vue du développement créatif?

Deux éléments feront en sorte qu’il sera plus difficile d’adapter ou de remplacer les techniques d’interprétation par des moyens sécuritaires et efficaces de rendre une exposition intéressante : la réduction au minimum de la transmission de germes par l’élimination de l’interactivité par le toucher et le fait de devoir travailler avec des budgets de projet réduits compte tenu de la perte de revenus. En même temps, notre situation actuelle exige que nous trouvions de nouvelles façons de penser et de faire preuve de créativité.

Quels conseils donneriez-vous à un étudiant ou une étudiante qui envisage de faire carrière en muséologie?

Je me suis déjà retrouvée dans cette situation. J’étais étudiante en droit et j’envisageais une carrière en muséologie. Je peux donc vous raconter ce que j’ai fait : j’ai décidé de suivre ma passion et, plutôt que de pratiquer le droit, j’ai complètement changé la trajectoire de ma carrière et j’ai fait une maitrise en muséologie. Pour moi, cette décision était la bonne. Mes études m’ont permis de comprendre les fondements historiques, culturels et intellectuels du travail de musée. Elles m’ont également ouvert des portes. Elles m’ont permis d’effectuer un stage au Musée de l’immigration, à Melbourne, en Australie, et m’ont menée là où je suis aujourd’hui.

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