La guerre n’est pas un jeu
Le 2 août 2023Avez-vous déjà observé des gens en train de jouer aux échecs? Avez-vous remarqué la concentration, l’attention et la stratégie dont ils font preuve à chaque coup? Les concessions, de part et d’autre, mais aussi la frustration profonde ou l’euphorie qui peuvent se lire sur les visages. De nombreux jeux fonctionnent ainsi, que ce soit sur un plateau de jeu ou sur un écran. Il faut faire preuve de stratégie et, inévitablement, certaines personnes gagnent et d’autres perdent – la participation n’est pas récompensée par un prix!
L’historien Andrew Burtch, qui fait l’objet de ce numéro du bulletin Kudos!, est depuis longtemps fasciné par les jeux qui requièrent stratégie et planification. Au fil des années, il a observé des groupes de jeunes du secondaire se rassembler autour des armes légères exposées au Musée canadien de la guerre, pour débattre des mérites d’une arme par rapport à une autre. Ayant été témoin de cela à maintes reprises, il leur a demandé pourquoi débattre de cette question. Sans surprise, les jeunes ont répondu qu’ils avaient eu leur première expérience de ces armes – et de l’histoire militaire en général – en jouant à des jeux vidéos tels que Call of Duty et Medal of Honor.
De là est née l’idée d’étudier les liens historiques entre la guerre, les jeux et les activités ludiques. Avec l’aide d’une équipe du Musée, Andrew Burtch a décidé de se pencher sur ce phénomène. Ses travaux révèlent la manière dont le milieu militaire professionnel a utilisé les jeux afin de recruter et de se préparer pour les opérations ainsi que de les planifier, tout comme la manière dont les guerres d’hier et d’aujourd’hui ont façonné les jeux auxquels s’adonne le public. Grâce aux commentaires de personnes donatrices et de membres ayant participé à des groupes de discussion, le Musée a créé une exposition unique en son genre, qui étudie les jeux auxquels nous jouons : Jeux de guerre.
« Il s’agit de l’une des expositions les plus importantes et les plus opportunes du Musée sur le thème de la guerre et de la société. Elle présente un aspect professionnel sinistre, mais fascinant (la planification de la guerre par les organisations militaires), et un aspect populaire vivant (les jeux de hasard, la modélisation et la simulation par ordinateur). L’exposition explore les liens étroits qui existent entre les conflits réels et les conflits imaginaires, entre les industries commerciales et la géopolitique, aujourd’hui et par le passé. Des surprises pour tous les âges et tous les gouts sont prévues dans l’un des cadres les plus beaux, les plus variés et les plus accessibles que nous ayons jamais créés », a déclaré Dean Oliver, vice-président et directeur général par intérim du Musée canadien de la guerre.
L’exposition Jeux de guerre sera présentée dans la galerie Lieutenant-colonel-John-McCrae du Musée canadien de la guerre jusqu’au 31 décembre 2023.