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Les villages haïdas
Villages haïdas




     Haida Gwaii



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Tanu

Tanu

Tanu qui est situé sur la baie Laskeek, est un important village haïda. Son nom fait référence à un type de s alicorne qui pousse à proximité. D'après le nom de son chef, on l'appelait souvent le village de Kloo (ou encore Clue ou Klue), ce qui signifie «(vent de) sud-est». Le village a été fondé après 1725 et abandonné dans les années 1880. Le dernier chef, Gitkun, est mort à Skidegate au début du siècle.

En 1967, j'ai fait état d'une sépulture collective à Tanu associée à la dernière cérémonie funéraire, qui a eu lieu vers 1885, juste avant que les derniers occupants n'abandonnent leur village à l'appétit de la forêt. Je ne l'ai cependant pas fouillée. Exhortés par les missionnaires à enterrer leurs morts, les gens de Tanu recueillirent tous les restes se trouvant sur les monuments funéraires - plus de cinquante personnes -- et les déposèrent dans une fosse commune.

George M. Dawson, qui a visité ce village en 1878 lorsqu'il travaillait pour le Canadian Geographical Survey, a donné une description vivante d'une maison haïda :

Le village comprend peut-être douze ou quatorze des grandes maisons typiques de la côte, et il est hérissé de mâts totémiques sur lesquels sont sculptées des figures grotesques. On pénètre dans certaines des maisons par des trous à la base des mâts, mais on entre dans celle de Clue par une porte ordinaire. On descend quelques marches et on se retrouve dans une aire rectangulaire qui est un peu en dessous du niveau du sol, dehors, et que plusieurs marches larges entourent, sur lesquelles sont placées les possessions de la famille, la literie, etc. Au centre, une surface carrée non revêtue de planches, où brûle un feu vif de petites bûches, dont la fumée sort par des ouvertures percées dans le toit. Clue et certains de ses amis occupaient des places du côté du feu opposé à la porte. Accroupies sur des nattes propres, plusieurs femmes restaient dans l'ombre.

Dawson poursuivait en ajoutant : «Il y a environ 32 mâts totémiques debout dans le village, de tous âges, hauteurs et styles [...] environ seize, si on inclut un mât inachevé, quoique manifestement en cours de réalisation depuis un certain temps.» Il a également eu la chance d'assister à l'érection d'un mât totémique, qu'il a décrite en ces termes :

Il y avait un nombre considérable d'étrangers ici au moment de notre séjour en juillet 1878, à l'occasion de l'érection d'un poteau sculpté et d'une maison pour le chef. Les nuits se passent à danser, tandis que le sommeil et le jeu se partagent les parties du jour non employées au travail en cours. Des planches de cèdre de grande dimension, taillées longtemps auparavant en prévision de ce moment, avaient été tirées jusqu'à cet endroit, et les gens réunis, vêtus pour la plupart de couvertures aux couleurs vives, les hissaient maintenant vers le haut de la plage. Ils s'attachaient par grappes aux cordes, comme on voit les Égyptiens le faire sur leurs images, criant et s'encourageant d'étranges manières.

Dawson prit également une photo de Tanu : «J'ai offert une livre de tabac au chef Klue, et il a accepté que je photographie le village. J'aurais pris plusieurs photos, mais la pluie, qui avait menacé toute la matinée, venait de commencer à tomber.» La photo est la seule qui montre la vie d'un village haïda de l'époque, un jour ordinaire, comme aurait pu l'observer toute personne passant par hasard. On voit au moins une douzaine de personnes sur la photo, dont un sculpteur de mât totémique au travail, sans parler de plusieurs chiens. Les vêtements mis à sécher à côté d'un tonneau d'eau de pluie, et des filets de flétan et d'autres aliments sur un séchoir témoignent de la vie domestique. On s'active surtout à la porte de la maison du chef Gitkun, à côté d'une double rangée de boîtes d'aliments recouvertes de nattes en écorce de cèdre et solidement attachées avec des cordes en prévision d'un voyage en mer.



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