Les canots d'écorce Des avaleuses de vagues

La construction du canot d'écorce

La plupart des canots d'écorce utilisés par les Autochtones du Canada étaient construits tout à fait différemment des embarcations en peau de l'Arctique. Alors que le kayak et l'umiak ont de solides charpentes, le canot est construit en insérant la membrure sous une enveloppe de morceaux d'écorce assemblés. Comme le revêtement de bois n'est tenu en place que par la pression des membrures contre la couverture d'écorce, enlever celle-ci ferait s'écrouler la coque.

Canot micmac; photo : Don Deblois; S93-11278, PCD96-09-44

Au Canada, l'écorce la plus populaire pour la construction de canots était celle du bouleau à papier, mais on a aussi utilisé de l'écorce d'épinette, de pin, d'orme ou de cèdre lorsque les bouleaux étaient petits ou qu'il n'y en avait pas. Au début de l'été, on prélevait l'écorce des gros arbres, d'une seule pièce, qu'on roulait ensuite et qu'on ramenait au campement. Un homme et une femme devaient travailler pendant deux semaines sans arrêt pour construire un canot ordinaire. Il fallait dérouler l'écorce et l'aplatir sur le sol. On plaçait ensuite un bâti en bois, qui épousait la forme du canot, sur l'écorce pour que l'on puisse donner sa forme à la coque. Il fallait passer à la vapeur les lisses, les varangues et l'étrave ou les tremper pour pouvoir leur donner la courbe voulue; on les laissait ensuite sécher. Les varangues donnaient sa forme à la carcasse du canot tout en permettant de maintenir en place le revêtement d'écorce et de lui donner plus de résistance. On calfatait toutes les coutures et les joints avec de la gomme ou du goudron pour assurer l'étanchéité.

Souvent, on décorait la coque du canot de motifs ou de dessins grattés, indiquant qui en était le propriétaire. Le canot en écorce de bouleau étant si léger, cela compensait un peu pour sa fragilité. Et s'il était endommagé, on pouvait toujours le réparer en quelques heures avec de l'écorce de bouleau, des fils de racine d'épinette et un peu de gomme de pin.

Canot de chasse algonquin avec décorations faites en grattant l'écorce
Constructeur principal : Jocko Carle
Lac Rond, près de Maniwaki (Québec), 1981
MCC III-L-319

Étapes de construction

  1. On utilise un assemblage de plats-bords comme «charpente temporaire» pour établir la forme générale du canot.
  2. On pratique des fentes sur les côtés de l'écorce afin de pouvoir la remonter doucement autour de la charpente du canot.
  3. On replie l'écorce autour des pierres qui ont été placées sur le cadre de construction.
  4. On place les plats-bords à la bonne hauteur une fois les pieux enfoncés autour du canot.
  5. On calfate les coutures, à l'intérieur et à l'extérieur, avec une gomme faite de résine de pin et d'épinette mêlée de graisse, après que l'écorce a été fixée aux plats-bords.
  6. On taille les membrures de cèdre pour leur donner l'épaisseur voulue avant de les arroser d'eau chaude et de les plier.
  7. On installe de minces bandes de revêtement et des membrures pliées à l'avance.
  8. On fixe solidement le revêtement en place contre l'écorce lorsque les membrures sont enfoncées à l'aide d'un maillet.

Construction d'un canot micmac du type « eaux houleuses », 1991
Photo : Don Deblois; S93-11100, PCD96-09-01 Photo : Don Deblois; S93-11183, PCD96-09-25 Photo : Don Deblois; S93-11247, PCD96-09-34 Photo : Don Deblois; S93-11126, PCD96-09-09
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