Opus : La facture instrumentale au Canada

 
Introduction
Précédent  Suivant
 
  La publication
  L'auteure
 
  Avant-propos
  Introduction
  La facture
  L'historique
  L'esthétique
  La symbolique
  Conclusion
  Bibliographie
 
  Index
  Les facteurs
  Les instruments
  Extraits vidéo
  Extraits audio
 
  Autres sites Web
  Crédits
 
 
spacer4.gif

es plus prestigieuses collections d'instruments de musique dans le monde sont constituées d'instruments historiques et d'instruments à caractère ethnographique. François-Joseph Fétis La collecte de ces témoins de la vie musicale n'a débuté de façon systématique qu'au XIXe siècle alors que Francois-Joseph Fétis constitua le noyau de la collection du Musée instrumental de Bruxelles. Au tournant du siècle, deux Anglais, Arnold Dolmetsch et Francis W. Galpin, rassemblaient d'importantes collections d'instruments qu'ils accompagnaient de documents historiques, de détails sur leur facture et sur leur usage. Ces collections ainsi que d'autres qui ont été rassemblées dans divers musées d'Europe et d'Amérique ont servi de point de départ à la recherche en organologie et constituent, à ce jour, d'importantes sources de documentation pour les luthiers et les facteurs d'instruments.

La collection du Musée canadien des civilisations comporte plusieurs centaines d'instruments de musique à caractère ethnographique. Depuis une quinzaine d'années, la collection s'est enrichie d'instruments de facture contemporaine et comprend un éventail allant des répliques d'instruments de l'époque médiévale jusqu'aux instruments modernes. Ce récent ajout à la collection illustre l'intérêt que l'on porte, au début des années 1960, à la musique ancienne. Ce phénomène qui s'étend à toute l'Amérique du Nord crée un besoin grandissant d'instruments historiques et contribue ainsi à faire renaître l'art de la facture instrumentale.

Les quelque cinquante facteurs dont nous traitons dans cette étude abordent leur art de façons très
différentes : certains ont une approche scientifique, méthodique, ordonnée, d'autres, une approche empirique dans laquelle l'intuition joue un rôle plus ou moins important. Certains ont acquis une formation professionnelle dans de grandes écoles de lutherie ou avec un maître luthier, d'autres sont autodidactes et ont amassé une somme impressionnante de connaissances en effectuant des recherches dans les musées, archives et bibliothèques à travers le monde.

Cette étude traite de deux types d'instruments : les instruments d'origine européenne utilisés dans l'interprétation de la musique dite « sérieuse » et les instruments d'origines culturelles diverses utilisés pour interpréter les musiques traditionnelles. Dans la première catégorie, on retrouve la reproduction d'instruments du Moyen Âge, de la Renaissance, de l'époque baroque, de l'époque classique ainsi que des instruments modernes. Dans la seconde catégorie, on retrouve des instruments d'origine américaine et extra-américaine.

Nous avons divisé le volume en quatre thèmes - la facture, l'historique, l'esthétique et la symbolique -, et nous avons choisi certains instruments pour illustrer chacun d'entre eux. Nous nous sommes penchés sur certaines étapes du cheminement d'un facteur d'instrument, sur ses sources de documentation et d'inspiration, sur ses préoccupations face aux besoins changeants de la société moderne. Plus spécifiquement, nous avons voulu, à travers les chapitres sur l'esthétique et la symbolique, éveiller la curiosité du public à l'égard de l'art de la lutherie et de la facture instrumentale en révélant quelques aspects insoupçonnés de cet art. Nous espérons que cette œuvre contribuera à faire apprécier à sa juste valeur la qualité du travail des luthiers et des facteurs d'instruments canadiens.

     

Chaque instrument appartient à une des quatre catégories du système de classification défini par mode de production du son. Ce système, qui remonte à Victor Mahillon, musicologue au Musée instrumental de Bruxelles, a été mis au point, au début du siècle, par deux musicologues, Erich von Hornbostel et Curt Sachs. Il comporte :

 

les idiophones dont l'élément vibrant est constitué du matériau même de l'instrument, telles les cymbales et les cloches;

Cymbals

les aérophones dont l'élément vibrant est l'air lui-même, généralement contenu dans un tuyau, telles les flûtes et les trompettes;

Baroque Trumpet

les cordophones dont les cordes vibrent lorsqu'elles sont pincées, frappées, frottées ou soufflées, tels le violon et la harpe;

cordophones

les membranophones dont une membrane constitue l'élément vibrant, tel le tambour.

membranophones

Haut