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Royauté |
Le concept de royauté est
essentiel à la compréhension de l'évolution de la civilisation
égyptienne. Dans l'Ancien Empire, les rois
étaient considérés comme des dieux incarnés, comme la manifestation physique du divin. Ce sont eux
qui édifièrent les pyramides,
symboles durables du pouvoir absolu des pharaons. Sous le Moyen Empire, le concept de
royauté fut modifié. Les rois n'étaient plus
considérés comme des dieux, mais plutôt comme des
représentants des dieux sur la terre, choisis par eux. Ils
devaient guider leur peuple. S'ils ne dirigeaient pas les affaires
de l'État avec sagesse et justice, ils ne pourraient entrer
dans le royaume céleste à leur mort.
Trois fragments de papyrus,
qui ne remontent pas au-delà de la fin de la
XVIIIe dynastie, nous donnent un aperçu du rôle
et des responsabilités du pharaon.
Le texte,
adressé au roi Merykarê, l'incite à être
un roi juste envers les opprimés, car toutes ses actions seront
examinées au jour du jugement. Ce texte exhorte le roi à
être consciencieux et travailleur, lui rappelant que le
«créateur caché» est le juge suprême de tous.
Les dieux déterminaient qui serait le
prochain roi. Pour désigner le nouveau roi, on utilisait divers
moyens de divination et on consultait des oracles. Lorsque le roi montait
sur le trône, il se métamorphosait en une incarnation vivante
du dieu-faucon, Horus. À sa mort,
il transmettait ses responsabilités à son successeur, qui
dans de nombreux cas était son fils (bien que le fils
aîné n'ait pas été toujours choisi comme
successeur). Parfois, une personne qui n'avait aucun lien de
parenté avec le roi lui succédait un puissant vizir, un seigneur féodal. Il
arrivait aussi qu'une nouvelle lignée de rois émerge
après l'effondrement de la monarchie précédente.
Lorsque le roi mourait, il se rendait dans le monde inférieur, où ses actions terrestres étaient jugées. Si son cur était pur et léger comme une plume, il devenait un Osiris. De cette façon, la charge de roi était transmise d'une génération à l'autre. La formule «le roi est mort, vive le roi» résume le principe de la royauté : le corps physique du roi meurt mais vit dans l'éternité; la charge de roi continue d'exister, passant d'une génération à l'autre.
Le concept égyptien de royauté rapelle la tradition chamanique des cultures autochtones et le droit divin des rois dans les civilisations modernes. Même si le rôle des monarques a perdu beaucoup de son importance au cours du XXe siècle, la foi dans la sagesse des dirigeants politiques (qui ont remplacé les monarques) pour s'occuper des affaires de l'État est encore fortement enracinée dans notre monde moderne.
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