Trésors anciens et manuscrits de la mer Morte

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L'ÉPOQUE DU SECOND TEMPLE

La crucifixion comme forme d'exécution et d'humiliation publique

La crucifixion était l'ultime forme de punition des criminels, des rebelles et des captifs. Le procédé consistait à lier ou à clouer les bras et les jambes d'une victime sur un support en bois vertical. Celui-ci pouvait être tout simplement un arbre ou une structure en forme de « T » ou de croix. Il en résultait une mort douloureuse par épuisement et suffocation. Le supplice visait aussi d'autres objectifs : humilier la victime et servir un avertissement aux gens qui y avaient assisté.

Les origines de la crucifixion sont anciennes. Ses utilisateurs les plus connus étaient les Romains qui pratiquèrent abondamment la crucifixion dans tout leur empire pendant des siècles. Cet usage cessa sous l'empereur Constantin, au 4e siècle de notre ère.

On crucifiait souvent des douzaines, voire des centaines d'individus en même temps. Étonnamment, il n'existe aucune preuve archéologique de la crucifixion. Beaucoup pensent donc que seule la corde servait à lier les victimes au support, car elle ne marquait pas la dépouille des suppliciés.

En 1968, on a découvert la première et l'unique preuve irréfutable de la crucifixion dans une tombe de Jérusalem : l'os d'un talon percé d'un clou de fer auquel étaient liés des éclats de la croix de bois.

L'ossuaire d'un crucifié
L'ossuaire d'un crucifié.
Collection du Israel Antiquities Authority, en montre au Musée d'Israël, Jérusalem
Photo © Musée d'Israël, par Jean-Luc Pilon, Musée canadien des civilisations

L'ossuaire de Yehohanan ben Hagkol

Dans un caveau funéraire, situé au nord de Jérusalem, on a trouvé un ossuaire (coffre mortuaire) gravé au nom du mort: Yehohanan ben Hagkol. L'examen des os a révélé que ce fils de Hagkol avait été exécuté par crucifixion.

Après sa mort, le corps de Yehohanan a été descendu de la croix, probablement par des membres de la famille, pour son inhumation dans la tombe familiale. Le clou qui retenait le pied droit au poteau a été tordu; il était donc impossible de le retirer sans endommager le corps. Comme le voulait la coutume de l'époque, les os de Yehohanan ont été recueillis un an plus tard et déposés dans un ossuaire gravé à son nom.

Au moment de sa mort, Yehohanan devait avoir entre 24 et 28 ans. On ne sait rien de sa vie ou du crime qui a pu mener à sa crucifixion.

Audio - Visite du conservateur (Dr. Jean-Luc Pilon)

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