accueil
Contexte international La Ligne vue par...

La ligne Toulouse-Santiago marque les esprits plus que toutes les autres initiatives aériennes en Europe, en Afrique ou même en Amérique du Nord. Pourquoi? Parce qu'elle profite du concours de propagandistes incomparables, écrivains, journalistes et autres, qui en ont enrichi la légende et entretenu le mythe.

Mermoz

« L'aviation, qui a élargi jusqu'aux étoiles l'empire de la Mort et qui trouble parfois avec des mitrailleuses le silence éternel des espaces infinis, a devant Dieu une excuse, une magnifique raison d'être : c'est d'avoir ouvert une route nouvelle à cette impatience de se dépasser soi-même qui fait toute la grandeur de sa créature - et quand une Nation est près de douter d'elle-même, c'est de lui susciter un Mermoz en qui elle reconnaît sa vertu la plus haute, sa vocation de Fille de Dieu. »

François Mauriac,
Le flambeau, 16 janvier 1937

« Ainsi Mermoz avait défriché les sables, la montagne, la nuit et la mer. Il avait sombré plus d'une fois dans les sables, la montagne, la nuit et la mer. Et quand il était revenu, ç'avait été pour repartir. »

Antoine de Saint-Exupéry, L'intransigeant, 22 janvier 1937

« J'ai connu l'angoisse de la soif après l'incendie en vol dans le désert d'Arabie; j'ai connu la captivité chez les Maures; j'ai connu l'étreinte de la cordillère des Andes pendant quatre jours, la panne en forêt vierge au coeur du Brésil, la descente en parachute après rupture en vol d'appareil à Toulouse, la panne dans l'Atlantique Sud, l'amerrissage par tempête en Méditerranée. Que pourrais-je donc connaître d'autre maintenant? »

Jean Mermoz, Lettre écrite à Marseille le 12 mars 1932

Saint-Exupéry

« Il avait ce défaut, commun, je crois, à nombre d'aviateurs, et qui devient chez eux une sorte de « déformation professionnelle » : la vie ne prenait pour lui sa parfaite saveur que risquée. Il avait pourtant passé l'âge des témérités, atteint celui de la retraite; mais repos, tranquillité, confort, tous ces biens tant souhaités par d'autres lui étaient à charge. Ne lui convenait aucun bonheur « tout fait »; et rien ne lui paraissant à sa taille, qu'un héroïsme sans fin renouvelé. Il s'était, maintes fois, déjà, tiré comme miraculeusement de périlleuses aventures; en avait pris goût, au point de ne pouvoir plus s'en passer. Mais le poussait également et doublait sa hardiesse naturelle un impérieux sens du devoir, de la mission à accomplir, du service à rendre[...] »

André Gide, Saint-Exupéry, 1951



Page suivante Page précédente

Les débuts
L'UPU
L'aventure
La chronologie
Contexte canadien
Les débuts
Les vols semi-officiels
La route
La brousse
Suivez le guide
Jeu

Crédits

Musée canadien de la poste