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«L'histoire de toutes les cultures est celle des emprunts culturels.» Peut-on encore aujourd'hui parler de la culture comme d'un tout autonome? Peut-on encore juxtaposer les cultures ou les renvoyer dos à dos, comme s'il s'agissait d'entités séparées, fixes et étanches? La culture est une réalité qui se forme et se transforme, en particulier dans les pays d'immigration où se côtoient des gens de partout, où se multiplient les échanges et les influences. Face aux phénomènes de la mondialisation, des migrations et des nouvelles technologies de communication, «l'espace mixte» s'impose; il faut donc le reconnaître et multiplier les lieux où on peut le nommer. Loin de se réduire à une tendance en vogue dans la culture et la musique populaires, cette hybridité est un choix éthique autant qu'esthétique, qui consiste à aller au-delà de la folklorisation des cultures, au-delà de la juxtaposition des mémoires, pour privilégier la rencontre entre les peuples et entre les cultures. Un choix qui ouvre la voie à une interculturalité créatrice qui fait de chacun et chacune de nous un être métissé en perpétuel devenir. «Le mélange [...] est la grande possibilité que la migration de masse a donné au monde, et j’ai essayé de l’embrasser.» |