Shadow (Ombre)
Shadow, 1995
(Ombre)
Techniques mixtes sur bois
Prêt de l'artiste
(Photo : Harry Foster  © Société du Musée canadien des civilisations)



«J'ai commencé à m'attarder aux souvenirs qui me reviennent. Je voudrais les retenir pour me sentir mieux. [...]

Comme il s'agit de souvenirs lointains, je veux les retenir dans un carré. Pour les conserver.»


Extraits d'une entrevue avec l'artiste




Née en 1949 en Irak, Ishrak Sahar quitte Bagdad en 1982. Elle séjourne quatre ans au Koweït, où elle enseigne les arts plastiques, puis deux ans à Madrid, en Espagne, où elle se consacre à la peinture. Détentrice d'un certificat en beaux-arts (1970) et d'un baccalauréat en arts visuels (1976) de l'Université de Bagdad, elle possède également un diplôme de design textile de l'Institut E. Harlacher de Zurich (1976), obtenu lors d'un séjour d'études de deux ans en Suisse. Elle s'établit à Toronto en 1988.

Ishrak Sahar
Ishrak Sahar, North York, Ontario, 1999
Camille Zakharia
Procédé numérique Iris
Collection of the Canadian Museum of Civilization


Deux approches caractérisent l'évolution de son œuvre. Faute des moyens et de l'espace nécessaires pour faire de la peinture de chevalet, l'artiste a d'abord travaillé le noir et le blanc avec des encres. Les cadres qu'elle fabrique pour ses toiles datent d'ailleurs de cette époque. Son approche actuelle s'est avérée, toutefois, plus libératrice face aux difficultés qu'elle rencontre en tant qu'immigrante. L'utilisation de couleurs fortement texturées et d'un support de bois, par exemple, favorise davantage selon elle l'évocation de son pays et de son enfance. Pour mieux retenir ses souvenirs évanescents, elle les peint dans un ou plusieurs carrés inscrits au cœur de ses tableaux.

Djanadjil (bracelet de cheville pour enfant)
Djanadjil, 1997
(bracelet de cheville pour enfant)
Techniques mixtes sur bois
Prêt de l'artiste
(Photo : Harry Foster  © Société du Musée canadien des civilisations)


Elle recourt en outre aux motifs géométriques, qui appartiennent à la tradition picturale arabe, pour cadrer et recadrer les sujets qu'elle met en scène et ainsi leur donner une nouvelle dimension : Avec cette texture, avec ces couleurs, j'ai obtenu une profondeur qui dépasse ce que je veux exprimer. En réalité, son utilisation de techniques mixtes et son choix de formats originaux, comme le motif carré dans un cadre de forme carrée, contribuent également à cette impression de profondeur.

Ishrak Sahar a exposé dans diverses galeries et institutions publiques au Canada, en Espagne et en Irak. Le Musée canadien des civilisation a fait l'acquisition de certaines de ses œuvres.

ishraksahar@hotmail.com