Double coupe royale. Luba. Kasaï oriental/Shaba,
Zaïre. Bois.
© Africa-Museum, Tervuren
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Bien que provenant d'horizons
géographiques et donc stylistiques différents, huit des
uvres luba exposées coupes, sièges à caryatide,
cannes, couteaux et haches, porte-flèches appartiennent à la
catégorie des emblèmes de prestige liés à
l'institution de la royauté sacrée. Ces sculptures font en
effet partie d'une liste d'objets qui, selon la tradition luba, sont les
insignes que le héros mythique Mbidi Kiluwe, fondateur de la
royauté sacrée, remit à son fils Kalala llunga, premier
roi sacré luba. Tous les insignes rituels du pouvoir figurant sur
cet inventaire mythique sont considérés par les Luba comme des
répliques de ces emblèmes royaux initiaux. En effet, le roi
autorisa des chefs locaux indépendants, également
appelés mulopwe, à les reproduire.
La «porteuse de coupe» fait également partie des emblèmes de
pouvoir, mais elle est en outre associée à l'art de la
divination. Le terme mboko, souvent utilisé pour dénommer ce
type de sculpture, désigne plus précisément la coupe ou
la calebasse qui contient l'argile blanche rituelle. Ce récipient se
trouve lié directement à la quête initiatique que doit
entreprendre le futur roi ou mulopwe avant son intronisation. Outre le roi
ou le chef, les importants devins kilumbu détiennent également
cette précieuse coupe. Le kaolin que ce récipient contient
constitue en effet le moyen de communication par excellence des hommes avec
les importants esprits vidye qui sont les gardiens ultimes du territoire
luba.
Le sculpteur de la «porteuse de coupe» est devenu célèbre sous
le nom de «Maître de Buli». Pour la première fois dans
l'histoire de l'art africain, grâce au travail comparatif de F. M.
Olbrechts, un ensemble de sculptures ont pu être regroupées et
identifiées comme l'uvre d'un même atelier, voire d'un
même artiste.
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