Peinture sur porcelaine

 
Plaque en porcelaine - PCD 94-458-005
Plaque en porcelaine
v. 1880-1895
Peint par une élève de J.H. Griffiths
MCC 983.70.19

En Angleterre, la peinture sur porcelaine devient très à la mode dans les années 1870 lorsque les jeunes femmes riches vivant une vie de rentière s'adonnent à la peinture sur porcelaine comme « passe-temps ». La fabrique Howell & James établit une galerie sur la rue Regent où on organise des expositions annuelles de peinture sur porcelaine. Ces expositions se transforment en expositions-concours où les œuvres sont soumises à l'appréciation d'académiciens royaux et c'est ainsi que la peinture sur porcelaine atteint une notoriété artistique et sociale au milieu des années 1870.

L'engouement du jour pour la décoration manuelle de la céramique doit être considéré dans le contexte du mouvement « Arts and Crafts » mettant l'accent sur des objets confectionnés à la main et conçus individuellement et sur la contribution personnelle de l'artisan. Le mouvement « Arts and Crafts » avait aussi des disciples commerciaux, notamment Herbert Minton et Henry Doulton, qui admettaient dans leurs fabriques de poterie mécaniques des jeunes femmes formées dans des écoles d'art afin de produire de la poterie ainsi que des femmes au talent moindre à qui ils confiaient le « travail de peinture à la main » de la fabrique.

Ainsi, durant la période de 1870-1890, beaucoup de femmes travaillent à toutes sortes d'aspects de la production de céramique que ce soit les femmes artistes et artisans de la fabrique de Sir Henry Doulton ou les amateurs distinguées prenant part à ce qu'on appelait la « vogue » ou la « manie » de la porcelaine de cette période. Certaines femmes parmi celles-ci atteignent une certaine notoriété et créent pour elles-mêmes, à partir de cette « nouvelle forme d'art », une carrière professionnelle et l'une des seules occupations offertes aux femmes éduquées de l'époque.
 

Assiette de porcelaine - PCD 94-421-019
Assiette de porcelaine
Signé : J.H. Griffiths
MCC 983.70.1




Au Canada, tout comme en Grande-Bretagne, la peinture sur porcelaine était plus qu'un simple passe-temps, c'était un art. L'un des maîtres les plus connus de la deuxième moitié du XIXe siècle fut John Howard Griffiths (1826-1898), de London (Ontario). Après avoir fait son apprentissage chez Minton, à Stoke-on-Trent, en Angleterre, il émigra au Canada avec son frère aîné James (m. en 1896) au milieu du siècle. En 1889, John H. Griffiths remporta une médaille d'argent spéciale lors de la Toronto Industrial Exhibition (maintenant l'Exposition nationale canadienne) pour la peinture sur porcelaine.

Avec la création de la Women's Art Association of Canada (WAAC), les peintres sur porcelaine obtinrent leurs lettres de noblesse au sein de l'Association, et de nombreuses sections de la WAAC comptaient des peintres sur porcelaine très actifs. Elles organisaient des expositions et soumettaient leurs œuvres à l'appréciation des critiques à la Toronto Industrial Exhibition. La peinture sur porcelaine au Canada dans les années 1890 fut influencée non seulement par des idées nationales, mais par le mouvement Arts and Crafts et par l'esthétisme (Aesthetic Movement).

La peinture sur porcelaine était un genre artistique où prédominaient les femmes. Elle était considérée comme une activité convenant aux femmes des classes moyennes dans la société de la fin de l'ère victorienne. Pour certaines, c'était aussi une distraction agréable, et pour d'autres un art sérieux. Elle constituait aussi un moyen respectable de se faire un revenu.
 

Ébauche de porcelaine - PCD 94-458-022
Ébauche de porcelaine pour une assiette plate
Fabriquant : Wedgwood
Laissé dans le studio de J.H. Griffiths après sa mort
MCC 983.70.20


Les peintres sur porcelaine au Canada au XIXe siècle achetaient des «ébauches» à des fabriques de porcelaine de France, d'Allemagne, d'Angleterre et des États-Unis.

L'ébauche est une forme de porcelaine produite commercialement, d'un blanc uni, et enduite d'un vernis clair. La pâte et le vernis sont conçus pour supporter de multiples cuissons. De nombreuses formes étaient offertes dans les années 1890. Leur prix variait de quelques cents à 12 $ pour les grandes pièces ou les pièces au moulage complexe.

Les ébauches du service de table commémoratif avaient été fabriquées par Doulton & Co. Ltd., de Burslem, en Angleterre. Ces ébauches ont été vendues aux artistes à 8,40 $ la douzaine. Chaque artiste devait recevoir 60 $ pour chaque douzaine d'œuvres finies, moins 10 pour cent versé à la Women's Art Association of Canada. Sir Henry Doulton s'intéressa lui-même à ce projet ambitieux.

Le peintre sur porcelaine dessinait un motif au crayon à porcelaine sur la surface vernie d'une ébauche. Les couleurs, produites commercialement, consistaient en oxydes minéraux et en un fondant en poudre. Ces couleurs étaient vendues dans de petites fioles de verre ou emballées dans de petites enveloppes. Elles étaient fabriquées en Europe, en Angleterre et aux États-Unis.

 
 

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