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Peuples et connaissance du Nord - 
Expédition canadienne dans l'Arctique (1913-1918)
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Les mammifères


Le loup arctique

Parmi les 32 sous-espèces connues de loup gris se trouvent plusieurs sous-espèces circumpolaires que l'on désigne par les expressions « loups arctiques » et « loups de la toundra ». Le loup de l'archipel Arctique canadien, Canis lupus arctos, est plus couramment appelé « loup arctique ». Les habitants de la région désignent ce loup blanc par les mots amarok (inuit), amagok (inuvialuit) et amaguk (inupiat).

Dans la partie nord de la zone continentale où le loup est répandu, sa couleur varie beaucoup. Dans l'archipel Arctique septentrional, il peut être d'un blanc parfait ou blanc avec des marques noirâtres ou rougeâtres, surtout aux épaules et sur la queue. Les louveteaux possèdent habituellement un pelage plus sombre durant leur première année de vie. L'hiver, le pelage du loup comporte une bourre dense qui isole convenablement et un pelage extérieur plus grossier qui protège et réchauffe. À l'arrivée des températures estivales plus chaudes, le loup perd le pelage supplémentaire, ce qui lui donne, pendant un certain temps, un aspect distinctement hirsute.

Les femelles adultes pèsent de 18 à 55 kg et les mâles adultes de 20 à 80 kg, selon la sous-espèce. La longueur totale (du museau au bout de la queue) varie de 1,37 à 1,52 m, pour les femelles, et de 1,27 à 1,64 m, pour les mâles.

Animal social, le loup gris vit en meute, qui est fondamentalement un groupe familial de cinq à huit individus. Les membres de la meute sont unis par des liens solides, renforcés à mesure que les louveteaux grandissent ou lorsque deux adultes matures se courtisent. L'ordre d'une meute est maintenu par un système hiérarchique dans lequel le mâle adulte domine la femelle adulte et les louveteaux.

Les loups communiquent par des postures, des hurlements, d'autres sons et le marquage par odeur. Le hurlement sert à réunir la meute, à annoncer l'occupation et l'étendue de son territoire ou à exprimer la détresse ou la satisfaction. Le marquage par odeur, qui consiste à uriner ou à déféquer sur des objets bien en vue dans le territoire d'une meute, a probablement comme rôle d'identifier celui-ci.

Les loups se reproduisent une fois l'an au printemps. Des portées de cinq ou six louveteaux naissent après une période de gestation de neuf semaines. Les bébés naissent dans une tanière creusée par la femelle dans un sol mou. Dans l'Arctique, les tanières sont souvent des emplacements traditionnels qui servent pendant des siècles. Les louveteaux demeurent dans la tanière pendant environ deux semaines, puis s'aventurent à l'extérieur. Les adultes ramènent à leurs petits de la viande qu'ils ingurgitent pour la régurgiter par la suite à leur intention. À la fin de l'été, les adultes sortent les louveteaux de la tanière de mise bas et les amènent à des lieux de rendez-vous, où la meute passe le plus clair de son temps. À l'automne, les louveteaux commencent à accompagner les adultes lors de certaines expéditions de chasse. La curiosité et l'espièglerie associées à la vie dans les environs de la tanière diminuent quand les périples débutent.

Les louveteaux de l'archipel Arctique subissent les épreuves de la vie nomade beaucoup plus tôt que ceux des régions tempérées, étant donné qu'ils quittent leurs tanières estivales ou leurs lieux de naissance dès la mi-juillet. Les adultes leur imposent un rythme éreintant dès qu'ils commencent à voyager avec la meute.

Les principales proies du loup sont les grands ongulés : l'original, le caribou et le bœuf musqué. Quand il s'attaque à de grosses proies, le loup emploie diverses stratégies, mais son taux de réussite est faible. En outre, il se nourrit régulièrement de petits mammifères et l'été, de nombreuses espèces d'oiseaux qui viennent dans l'Arctique pour se reproduire.

Normalement, les loups arctiques franchissent de grandes distances à la recherche de nourriture. Les déplacements se font en solitaire, à deux ou en meute dans laquelle on peut compter jusqu'à 15 individus. La superficie du territoire varie selon l'habitat et dépend des quantités et des types de proies disponibles. Les loups se battent quand des meutes avoisinantes envahissent leur territoire.

Le taux de mortalité des louveteaux du Nord est élevé durant leur premier hiver. Les blessures subies lors d'attaques sur de grosses proies risquent d'être fatales. Les loups souffrent également de nombreux parasites et maladies. Parmi les autres facteurs de mortalité, on retrouve la faim, les attaques sur des intrus solitaires et toutes les méthodes inventées par les humains pour tuer les loups. Par conséquent, 10 ans est un âge vénérable pour les loups à l'état sauvage. Le loup arctique n'est pas officiellement désigné comme étant en voie de disparition ou vulnérable, bien que sa population dans l'archipel Arctique soit faible.

Dans l'Arctique canadien, les chasseurs inuits encourageaient leurs chiens d'attelage à se reproduire avec des loups afin de conserver les caractéristiques les plus souhaitables. Partout dans le Nord, les loups ont toujours été piégés et chassés pour leur peau, qui sert à fabriquer ou à orner des vêtements. Bien que le loup ne soit pas normalement chassé à des fins alimentaires, sa viande est parfois consommée.

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Loup arctique près d'Alert, île d'Ellesmere. 1994. Source : David Gray


De façon positive, le loup est devenu un symbole populaire du milieu sauvage et une attraction pour les milliers de visiteurs des parcs nationaux et territoriaux du Nord.

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