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Peuples et connaissance du Nord - 
Expédition canadienne dans l'Arctique (1913-1918)
Les gens de l'Expédition canadienne dans l'Arctique
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Équipe nord

Chef
Vilhjalmur Stefansson (« le commandant »)

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Stefansson et Bartlett sur le pont du NCSM Karluk.


Né en 1879 à Arnes, au Manitoba, Stefansson est fils d'immigrants islandais. Ces parents déménagent au Dakota du Nord, aux États-Unis, un an après sa naissance. Il vit sa première expérience dans l'Arctique en 1906 lors d'un voyage en Alaska lorsqu'il se joint à l'expédition polaire anglo-américaine à titre d'ethnologue. Stefansson passe quatre ans dans l'ouest de l'Arctique avec R. M. Anderson durant l'expédition Stefansson-Anderson 1908-1912 parrainée par le Musée américain d'histoire naturelle et la Commission géologique du Canada. C'est durant cette expédition qu'il établit une relation avec Pannigabluk, qui donne naissance à leur fils Alex en 1910. Son livre sur cette expédition My Life with the Eskimos (1913) a été publié au moment où s'amorce sa deuxième expédition majeure.

Vilhjalmur Stefansson est l'âme de l'Expédition canadienne dans l'Arctique 1913-1918. Au début, Stefansson prévoit continuer les travaux d'anthropologie qu'il a commencés dans l'ouest de l'Arctique durant son expédition précédente (Stefansson-Anderson). Lorsqu'il décide d'inclure l'exploration de terres inconnues dans la mer de Beaufort, il présente son projet à Ottawa pour obtenir son appui. Conscient des questions de souveraineté soulevées par la découverte éventuelle de nouvelles îles dans l'Arctique canadien, le premier ministre canadien sir Robert Borden s'arrange pour financer l'Expédition qui devient ainsi une entreprise canadienne. Stefansson refuse un salaire gouvernemental et choisit plutôt de vivre des recettes découlant de la vente de livres et d'articles dans les magazines.

Stefansson ne se montre pas à la hauteur comme chef de cette nouvelle expédition qui s'avère une entreprise majeure et de nature complexe. Le rôle d'explorateur arctique lui réussit beaucoup mieux que celui de scientifique. Les nouvelles terres étant sa priorité, il contribue peu aux objectifs scientifiques de l'Expédition. Des centaines de spécimens et d'artefacts recueillis en son nom arrivent à Ottawa sans renseignements sur l'emplacement ou le moment de leur collecte. Les controverses au sujet des idées de Stefansson, en ce qui concerne les provisions, les techniques de vie dans l'Arctique et l'utilisation des navires et de l'équipement, inquiètent les membres de l'Expédition avant leur départ de Victoria et continuent de causer des problèmes jusqu'à la fin. Stefansson entre en conflit avec plusieurs scientifiques et membres de l'équipe de l'Expédition, mais tous reconnaissent sa capacité de voyager et de chasser sur les glaces de l'océan.

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MCC CD96-649-030

V. Stefansson, « le commandant », avec des jumelles et un fusil et portant des lunettes-soleil. Peut-être sur l'île Meighen, Nunavut. Juin ? 1916. VS 50689. Source : Musée canadien des civilisations


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MCC CD96-651-017

V. Stefansson tirant un phoque sur la glace - camp d'excursion au nord de pointe Martin, Alaska septentrional. Le 25 mars 1914. GHW 50776. Source : Musée canadien des civilisations


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MCC CD95-953-007

Vilhjalmur Stefansson, chef de l'Expédition canadienne dans l'Arctique, pointe Collinson, Alaska septentrional. Le 16 mars 1914. FJ 42170. Source : Musée canadien des civilisations


Après l'Expédition canadienne dans l'Arctique
Stefansson souffre d'un épisode presque mortel de typhoïde et de pneumonie en 1918 à la fin de son affectation comme chef de l'Expédition. Après sa convalescence dans un hôpital du Yukon, il retourne aux États-Unis où s'amorce pour lui une carrière d'auteur et de conférencier. Il ne retournera jamais dans l'Arctique. Son livre, The Friendly Arctic, soulève beaucoup de controverses parmi les scientifiques de l'équipe sud. Dans cet ouvrage, il les accuse de déloyauté et d'insubordination. Ceux-ci, indignées, publient collectivement en 1921 et en 1922 leurs répliques face à ces accusations, créant ainsi à son égard de l'animosité persistant encore au Canada à ce jour. Des critiques au sujet de l'expédition tragique qu'il avait organisée en 1921 à l'île Wrangel accentuent ces sentiments. Son incapacité à préparer un rapport des activités et des découvertes scientifiques de son équipe nord a laissé un vide dans la série de rapports de l'Expédition canadienne dans l'Arctique. Le volume 1, Narration de l'Expédition, et le volume 2, Oiseaux et mammifères, n'ont jamais été rédigés, en partie à cause des relations difficiles entre Stefansson et Anderson, les deux chefs de l'Expédition. Stefansson meurt en 1962 au New Hampshire.

Stefansson a été honoré par des sociétés polaires et des société d'exploration de par le monde et a reçu de nombreux honneurs durant sa vie. En 1986, il figure sur un timbre américain. Au Canada, huit points géographiques ont été baptisés en son honneur : deux lacs, deux ruisseaux, une montagne, un canton en Ontario, une grande île au nord-est de l'île de Victoria et la ligne d'étiage la plus septentrionale qu'il a découverte sur l'île Meighen.

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Pli du premier jour du timbre américain rendant hommage à Stefansson à titre d'explorateur arctique en 1986. Source : David Gray


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Couverture (jaquette) de The Friendly Arctic. Source : Musée canadien de la nature


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