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Peuples et connaissance du Nord - 
Expédition canadienne dans l'Arctique (1913-1918)
Des connaissances nouvelles : la science et l'équipe sud
1913 | 1914 | 1915 Carte | 1916
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1915


Bernard Harbour

En février et en mars 1915, Anderson, Jenness, Johansen et Castel se rendent jusqu'à la rivière Coppermine en attelage de chiens, en utilisant un traîneau venant de Nome et un toboggan. Ils effectuent des explorations biologiques, géologiques et archéologiques le long de la rivière. Johansen étudie les épinettes mortes et celles qui sont atteintes de maladie à la limite septentrionale de la forêt, découvrant trois espèces de scolytes à l'œuvre dans le bois.

Après le retour de Jenness et de Johansen à la base, Anderson et Castel poursuivent leur chemin en amont de la rivière Coppermine puis la traversent pour atteindre le lac Dease. Ralentis par la neige molle et la glace irrégulière et dentelée sur la Coppermine et par l'épaisse neige molle sur la rivière Dease, les chiens exténués ne peuvent se rendre jusqu'au Grand lac de l'Ours, d'où l'impossibilité de transporter le courrier jusqu'à destination. Ils rebroussent chemin et atteignent Bernard Harbour le 1er avril.

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MCC CD96-600-001

Expédition en traîneaux à chiens en route vers la rivière Coppermine à partir de Bernard Harbour. De gauche à droite : A. Castel, D. Jenness, Palaiyak et R. M. Anderson. Expédition vers l'est au-delà de cap Krusenstern, baie du Couronnement, Nunavut. Le 14 février 1915. FJ 42241. Source : Musée canadien des civilisations


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MCC CD95-939-010

Glace irrégulière et falaises de grès à pente douce recouvertes de neige; fait partie de la série de la rivière Coppermine dans le canyon de la rivière Coppermine près de la limite septentrionale de la forêt d'épinettes, Nunavut. Le 16 février 1915. RMA 38884. Source : Musée canadien des civilisations


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MCC CD99-186-008

Charpente d'une vieille hutte indienne à sept mâts à travers les épinettes, en amont de la rivière Dease, au nord du Grand lac de l'Ours, T.N.-O. Le 11 mars 1915. RMA 38827. Source : Musée canadien des civilisations


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MCC CD99-186-014

La plus méridionale des falaises de diabase sur la rive est de la rivière Coppermine près de Sandstone Rapid (en direction nord), rochers au pied d'une colline, Nunavut. Le 23 mars 1915. RMA 38848. Source : Musée canadien des civilisations

Expéditions du printemps

En avril, Diamond Jenness se met en route vers l'île Victoria et entame sept incroyables mois d'excursions avec sa famille inuite du cuivre adoptive, sillonnant la région sud-ouest de l'île, chassant le caribou et se familiarisant aux difficultés de la vie nomade sur le terrain.

Comme les conditions permettent les déplacements au printemps 1915, les autres membres de l'équipe sud quittent Bernard Harbour et se dirigent vers l'est jusqu'à Bathurst Inlet en goélette, en traîneau à chiens et en oumiak (embarcation recouverte de peau) tout en étudiant, cartographiant et en recueillant des échantillons durant le voyage. Ils cartographient en détail des terres qui n'ont pas été explorées depuis le voyage de Franklin en 1821 et explorent et cartographient les formations rocheuses cuprifères de Bathurst Inlet.

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MCC CD95-939-028

Camp d'Inuits du cuivre avec trois tentes; premiers rapides sur la rivière Tree, baie du Couronnement, Nunavut. Le 4 octobre 1915. RMA 38936. Source : Musée canadien des civilisations

Aventures de l'Alaska

L'année 1915 commence avec l'arrivée d'un visiteur, Fred Jacobsen, qui transmet à l'équipage de l'Alaska les premières nouvelles de la Grande Guerre. En plus de cette tragédie mondiale, une autre, celle-là plus personnelle, se déroule dans les quartiers d'hiver de l'Alaska. Après dix jours de lutte contre le scorbut, Daniel Blue, le chef mécanicien de l'Alaska, meurt d'une pneumonie le 2 mai 1915.

Le 15 mai, l'Alaska sort de son lit de glace hivernal, et commencent alors les préparatifs du voyage estival de retour vers l'île Herschel pour chercher des provisions. Le capitaine Sweeney s'inquiète de l'absence d'Anderson, qui devait voyager à bord de l'Alaska, mais des nouvelles arrivent bientôt par l'entremise de Ikey Bolt et de Palaiyak qui ramènent le courrier de Bernard Harbour : Anderson est parti vers l'est avec l'équipe d'exploration. Wilkins à bord du North Star transporte les hommes et leurs provisions jusqu'à Bathurst Inlet avant de mettre le cap sur l'île Banks.

Ikey et Palaiyak se mettent bientôt au travail, faisant bouillir des crânes d'ours polaires pour le musée à Ottawa, tandis que Mike et Jacobsen amorcent le long et frustrant travail de réparation du moteur de l'Alaska. Vingt-trois jours plus tard, Jacobsen est « payé » avec 5 dollars en argent comptant, 4 sacs de farine, 1 lb de tabac, 2 lb de savon et la chemise en peau de caribou ayant appartenu au défunt M. Blue. Mais le moteur ne fonctionne toujours pas. Finalement, il semblerait que le problème provienne de l'essence livrée l'an dernier. Il faut donc naviguer jusqu'à l'île Herschel.

Malgré les difficultés causées par la glace et les récifs peu profonds, l'Alaska parvient indemne à l'île Herschel. Là, son moteur est finalement réparé et de nouvelles provisions sont chargées. L'Alaska prend la mer à la mi-août avec à son bord un nouveau mécanicien, J.E. Hoff, la femme de Mike, Cis et ses enfants, trois autres Inuits (Adam Ovayuak, Mungalena et Ambrose Agnavagak) et le caporal Bruce de la R.G.C. N.-O., qui doit enquêter sur la disparition de deux prêtres tués, croit-on, par des Inuits.

Comme l'Alaska arrive à Bernard Harbour avant l'encerclement des glaces, il peut amener Fritz Johansen, le biologiste marin de l'Expédition, dans le détroit Dolphin et Union pour que celui-ci puisse réaliser des sondages intéressants lui permettant d'atteindre une profondeur de 50 brasses. Il obtient ainsi des spécimens grâce à des installations faites à des profondeurs jamais inégalées auparavant. Le 22 septembre, les eaux du port gèlent et l'Alaska se trouve obligé de passer l'hiver dans cette position.

Observations météorologiques (météorologie)

La consignation d'observations météorologiques quotidiennes, la prise de mesures des marées, la chasse aux mammifères et la préparation des spécimens font partie des tâches régulières au quartier général de l'Expédition canadienne dans l'Arctique.

« MM. Cox et Chipman ont travaillé tout l'avant-midi pour monter l'appareil de gonflement à gaz des ballons météorologiques. L'appareil est installé dans une grande maison de neige et le télescope d'observation est monté sur un trépied à l'extérieur. L'observateur doit regarder le ballon à travers le télescope tant et aussi longtemps qu'il se trouve dans son champ de mire. Un appareil d'enregistrement automatique tient un registre des angles dans lesquels le télescope est déplacé. Le premier ballon envoyé étant de couleur pâle, il a vite disparu du champ de vision. Ils ont largué un ballon plus petit, rouge cette fois-ci, beaucoup plus facile à apercevoir, mais Chipman a été incapable de le suivre avec l'appareil d'enregistrement. » (Journal de R.M. Anderson, le 27 novembre 1915, Bernard Harbour)

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Image

Anémomètre (instrument de mesure du vent) installé sur un poteau, Bernard Harbour, T.N.-O. (Nunavut). Le 12 juillet 1916. RMA 39208. Source : Musée canadien des civilisations


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