La salle du Canada


Le fondoir

La chasse à la baleine

On chassait les baleines dans de petits bateaux à rames légers appelés chalupas. Des flotteurs en bois attachés à la ligne du harpon freinaient la fuite des baleines, les épuisaient et les empêchaient de quitter la surface. On tuait les baleines à l'aide d'un louchet, que l'on plantait dans le cœur, situé derrière la nageoire pectorale. Criblées de coups, les baleines finissaient par perdre beaucoup de sang.

Les baleiniers basques récitaient cette prière au moment du harponage :

    (...) faites, Seigneur Tout-Puissant, que vite nous immobilissons le grand poisson de la mer. Sans blesser aucun de nous par sa force quand il va prisonnier de la corde par la queue ou par la poitrine; sans retourner la chaloupe quille au ciel, sans l'entraîner avec lui au fond des eaux (...). Le gain est grand, le péril aussi est grand : veillez surtout sur notre vie.

  1. Harpon, basque, seizième siècle (Newfoundland Museum).
  2. Lance.
  3. Louchet servant à mettre la baleine à mort.
  4. Ancre flottante (pour ligne de harpon).
  5. Mise à mort de la baleine, Spitsbergen, Norvège, dix-huitième siècle (Archives nationales du Canada).
  6. Remorquage de la baleine Spitsbergen, Norvège, dix-huitième siècle (Archives nationales du Canada).
  7. Baleiniers basques, dix-huitième siècle (Duhamel de Monceau, Traité général des pêches).

Pourquoi la chasse à la baleine? La pêche à la baleine permettait aux Européens d'obtenir des produits nécessaires à leurs industries et à leur subsistance. Les Européens consommaient des millions de gallons de l'huile de baleine qu'ils utilisaient comme huile à lampe et comme lubrifiant. L'huile servait également d'ingrédient de base dans la fabrication de la peinture, du vernis et du savon. Les fanons, solides lames garnissant la bouche des baleines, étaient utilisés dans les industries du vêtement et de l'ameublement. Pour approvisionner ces divers marchés les Basques ont tué des milliers de baleines.

SMCC S93-14807
  1. Bac, demi-barrica, basque, seizième siècle (Service canadien des parcs).
  2. Crochet servant au transport du lard.
  3. Couteau à hacher le lard, basque, seizième siècle (Newfoundland Museum).
  4. Pelle tranchante servant à débiter le lard.
  5. Gaffe, basque, seizième siècle (Newfoundland Museum).
  6. Hache servant au prélèvement des fanons.
  7. Lampes à huile, dix-huitième siècle.
  8. Lampe, basque, seizième siècle (Newfoundland Museum).
  9. L'huile de baleine entrait dans la fabrication de cordages (Amman et Sachs, The Book of Trades).
  10. Vestiges de fondoirs utilisées à Red Bay (Service canadien des parcs).
  11. Fondoir, dix-septième ou dix-huitième siècle (Duhamel de Monceau, Traité général des pêches).

Le baleinier moyen pouvait transporter 1 250 tonneaux contenant l'huile extraite du lard d'environ 25 baleines. Ces barricas étaient remorquées jusqu'au navire et entreposées dans la cale. L'assemblage des tonneaux était une activité importante dans toute expédition de pêche à la baleine. Artisans privilégiés durant ces expéditions, les tonneliers assemblaient les tonneaux en vue de l'expédition de l'huile, et ils fabriquaient et réparaient tous les autres contenants. Les baleiniers transportaient dans leurs cales des douves et fonds de tonneaux ayant déjà servi, ainsi que des branches de saule ou d'aulne destinées à la fabrication des cerceaux.

  1. Quintal (petit baril) pour les approvisionnements (Service canadien des parcs).
  2. Compas de tonnelier : grand compas utilisés pour déterminer l'endroit où les jables devraient être taillés (Newfoundland Museum).
  3. Asse : utilisée pour dégrossir le bois des douves et les bords biseautés (Newfoundland Museum).
  4. Vrille : utilisée pour percer les petits trous nécessaires à l'aération ou à l'insertion d'épingles de renforcement (Newfoundland Museum).
  5. Tire-fond : vissé dans le fond du tonneau et utilisé comme poignée pour mettre le fond en plane (Newfoundland Museum).
  6. Plane : utilisée pour biseauter les fonds de tonneaux, aplanir la surface intérieure des cercles et peut-être aussi pour nettoyer les fanons (Newfoundland Museum).
  7. Jabloir : utilisé pour tailler les rainures pratiquées aux extrémités des douves pour fixer les fonds du tonneau (Newfoundland Museum).
  8. Chien (serre-joint) : utilisé pour poser les cerceaux sur les extrémités des douves (Newfoundland Museum).

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