La lutte pour l’assurance maladie universelle : l’histoire des soins de santé au  Canada, 1914-2007 Retour à la chronolgie Retour à la  chronologie
Les Origines: 1914-1929 Les Origines 1914-1929 L’ÉVOLUTION  DE LA QUESTION DURANT LA CRISE ÉCONOMIQUE, 1930-1939



L’étude et la pratique de la médecine

En 1914, le Canada compte huit facultés de médecine qui accueille 1792 étudiants. Cette année-là, 321 d’entre eux sont diplômés, des généralistes pour la plupart, qui ouvrent des cabinets privés. Seule l’élite se spécialise, poursuivant normalement ses études en Grande-Bretagne, aux États-Unis ou en Europe de l’Ouest. Comme le montre le tableau suivant, en 1914, les praticiens canadiens, tout comme la population, ne sont pas répartis également à travers le pays.

Province Nombre Rapport médecins-population
Colombie-Britannique 547 1:783
Alberta 429 1:999
Saskatchewan 427 1:1312
Manitoba 444 1:1130
Ontario 2911 1:907
Québec 1940 1:1086
Nouveau-Brunswick 256 1:1415
Nouvelle-Écosse  433 1:1158
Terre-Neuve 105 1:2367
Île-du-Prince-Édouard 79 1:1167
Territoires 6 1:2358
CANADA 7472 1:1024

On observe une tendance similaire pour les hôpitaux, les infirmières, les dentistes et les autres professionnels de la santé. Les provinces établies depuis longtemps comptent de nombreux hôpitaux généraux publics, et les sœurs hospitalières catholiques administrent les soins de santé dans les hôtels-Dieu depuis l’ouverture du tout premier, en 1639, à Québec. Les principales villes, comme Toronto, Montréal et Halifax, ont de grands hôpitaux modernes étroitement liés aux facultés de médecine. Ces « ateliers médicaux » présentent de plus en plus d’intérêt pour les membres de la classe moyenne et des couches supérieures de la société, qui commencent à opter pour les accouchements et la chirurgie non pas à domicile, mais dans un endroit stérile et scientifique, doté d’une équipe d’experts.

Au début des années 1900, les instruments dont un médecin a besoin pour  examiner et traiter ses patients tiennent dans un seul sac.

Au début des années 1900, les instruments dont un médecin a besoin pour examiner et traiter ses patients tiennent dans un seul sac. La plupart des médecins canadiens sont des généralistes qui font des visites à domicile à toute heure du jour ou de la nuit.
Image fournie par le Museum of Health Care at Kingston, 1970.9.1. Reproduction autorisée

Dans les Prairies, les membres de communautés nouvellement établies s’associent pour obtenir des services médicaux et hospitaliers semblables à ceux des milieux qu’ils ont quittés. En 1916, la Saskatchewan modifie le Rural Municipality Act (loi sur les municipalités rurales) pour permettre aux communautés d’engager des médecins contractuels. Grâce à cette initiative, 32 municipalités auront des médecins municipaux en 1932. Mais un seul travaillera dans un hôpital. Les autres seront constamment de garde, jour et nuit, et soigneront leurs patients à domicile, se rendant chez eux en automobile, en voiture à cheval ou en traîneau. En milieu rural, dans les autres provinces, les généralistes continuent à faire des visites à domicile pour les accouchements et des interventions chirurgicales. Leurs honoraires sont relativement limités, mais ils éprouvent apparemment une grande satisfaction psychologique, leurs relations avec leurs patients leur permettant d’approfondir leur expérience de la vie. Selon le Dr Alton Goldbloom, les compensations sont inhérentes au métier parce que la médecine générale est axée sur la personne. (« My First Fifty Years in Medicine », Maclean’s Magazine, vol. 76, 23 février 1963, p. 37)

Cette salle d’opération, reluisante et stérile, où des infirmières  observent des experts au travail, en 1924

Cette salle d’opération, reluisante et stérile, où des infirmières observent des experts au travail, en 1924, est à l’hôpital St. Michael de Toronto. Les personnes qui ont les moyens de se faire soigner dans un hôpital moderne le font de plus en plus.
St. Michael’s Hospital Archives, NS-3. Publiée dans Christina Bates, Dianne Dodd et Nicole Rousseau, dir., On All Frontiers: Four Centuries of Canadian Nursing, Ottawa, Les Presses de l’Université d’Ottawa, 2005, p. 210.




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    Date de création : 31 mars 2010 | Mise à jour : 21 avril 2010