En 1936, la Saskatchewan Medical Association fusionne avec le Council of the College of Physicians and Surgeons pour devenir un organisme unique, le College of Physicians and Surgeons of Saskatchewan (CPSS), qui réglementera la profession médicale au nom du public et défend les intérêts économiques des médecins. Les dirigeants du CPSS reconnaissent qu’il y a une demande croissante d’assurance maladie mais, dès 1960, ils s’élèvent contre les principes proposés par la Fédération du commonwealth coopératif (CCF). Le CPSS soutient plutôt que le public a le droit de décider « s’il veut prépayer les services des médecins et de choisir l’assureur [et] le genre de protections ». (Malcolm G. Taylor, Health Insurance and Canadian Public Policy: The Seven Decisions that Created the Canadian Health Insurance System and Their Outcomes, Montréal et Kingston, McGill/ Queen’s University Press, 1987, p. 279, traduction).
Le caricaturiste montréalais Robert LaPalme réalisa ce dessin en 1962 en guise de réponse aux médecins qui tentaient de modifier les propositions sur l’assurance maladie faites par le gouvernement de la Saskatchewan.
Bibliothèque et Archives Canada, no acc. 1989-150-175, C-020611. © Succession Robert LaPalme
Après l’adoption de la législation et la création de la Saskatchewan Medical Care Insurance Commission, le Dr H. D. Dalgleish, président du CPSS, déclare : « Selon nous, cette loi est une forme de conscription civile […] et on essaie de nous mettre sous l’emprise du gouvernement par la pression politique et économique. » (A. W. Johnson, Dream No Little Dreams: A Biography of the Douglas Government of Saskatchewan, 1944–1961, Toronto, University of Toronto Press, 2004, p. 275, traduction) Le Dr E. W. Barootes, l’un des négociateurs des médecins durant la grève de 1962, dira en 1992 : « À l’époque, nous étions mus par la peur de l’inconnu […] Nous craignions qu’il [le régime d’assurance maladie] détruise la profession. Nous craignions de perdre notre intégrité. Nous craignions l’intrusion du gouvernement dans la relation privée qui existe entre le médecin et le patient. » (Patrick Nagle, « Tragedy Marked Medicare’s First Day », Toronto Star, 19 juin 1992, p. A24, traduction) Barootes affirme aussi que la crainte de voir les médecins devenir des fonctionnaires était sans fondement, mais que leurs inquiétudes concernant l’augmentation des coûts étaient bien fondées.