Les médecins et leurs alliés politiques des partis libéral, progressiste conservateur et créditiste considèrent ce genre de régimes comme une intrusion injustifiée dans la libre entreprise. En effet, selon le College of Physicians and Surgeons of Saskatchewan (CPSS), le gouvernement ne devrait couvrir que les frais des indigents. Par conséquent, le CPSS demande à chacun de ses membres de verser une cotisation spéciale pour financer une campagne publicitaire contre le gouvernement. Quatre jours avant l’élection, des annonces d’une page entière, comme celle-ci, sont publiées dans les journaux de la Saskatchewan.
Message important à nos patients
Pendant cette élection, on a fait tant d’affirmations incorrectes et trompeuses que nous estimons qu’il est de notre devoir de dire à nos patients la vérité sur l’opinion de vos médecins sur la médecine étatique.
La médecine étatique obligatoire a conduit à la médiocrité et à des soins de moindre qualité partout où elle a été mise en pratique.
Nous croyons que la médecine étatique obligatoire serait une erreur tragique pour cette province et qu’elle portera atteinte à la qualité des soins médicaux dont vous bénéficiez actuellement.
Nous soignerons toujours les malades, mais nous refuserons non seulement de soutenir un régime qui conduira à un type de soins médicaux inférieur, mais aussi d’offrir nos services sous ce régime.
Nous avons soutenu, et continuons de soutenir, l’assurance maladie prépayée, mais nous vous prions de ne pas confondre cela avec la médecine étatique obligatoire, contrôlée par le gouvernement.
Les médecins emploient l’expression « médecine étatique obligatoire » pour désigner les systèmes semblables à ceux que l’on trouve en URSS et dans certains pays européens. Puisque le Canada est impliqué dans la guerre froide, comme ses alliés de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, ce genre de rhétorique interpelle les gens qui craignent la perte de la démocratie et de la liberté de choix. Quoi qu’il en soit, le dépouillement du scrutin, le 8 juin 1960, révèle que Douglas et la CCF obtiennent 38 sièges sur les 54 à pourvoir, et 41 % des suffrages exprimés. Bien que cela indique un niveau de soutien élevé pour le régime d’assurance maladie parmi les partisans de la CCF, les opposants y voient une division de plus en plus marquée entre le corps médical et le gouvernement.