La lutte pour l’assurance maladie universelle : l’histoire des soins de santé au  Canada, 1914-2007 Retour à la chronolgie Retour à la  chronologie
1958-1968 PUBLIC OU PRIVÉ ? VOLONTAIRE OU OBLIGATOIRE ? – LES SOINS HOSPITALIERS POUR LES CANADIENS ET LES CANADIENNES, 1948-1958 CONFLIT  ET COMPROMIS – L’ÉLABORATION DE LA LOI SUR LES SOINS MÉDICAUX, 1958-1968 DE LA MAÎTRISE DES DÉPENSES À LA PROMOTION DE LA SANTÉ – LA MISE EN ŒUVRE DU RÉGIME UNIVERSEL D’ASSURANCE MALADIE, 1968-1978



L’autonomie dans « la Belle Province »

Au Québec, l’élection des libéraux dirigés par Jean Lesage, en 1960, initie la modernisation de la province. La révolution tranquille met un terme à la mainmise de l’Église catholique sur les services de santé, l’éducation et les services sociaux, mais elle conduit aussi à des conflits avec le gouvernement fédéral, notamment en ce concerne le pouvoir de dépenser de ce dernier. À la conférence de juillet 1965, Lesage tient ces propos.

Nous tiendrons notre programme d’assurance maladie à l’écart, le cas échéant, de tout programme conjoint fédéral-provincial. Nous voulons ainsi nous conformer à notre politique générale d’option dans les domaines qui relèvent de notre compétence. […] La décision du Québec en cette matière est fondée sur l’acceptation de nos responsabilités envers nos citoyens et sur l’exercice nécessaire de nos droits. Elle n’a, à aucun moment, été guidée par un désir quelconque d’isolement. Elle est encore moins fondée sur une stratégie dont le but serait d’amener chaque province à établir un programme entièrement différent de celui des autres provinces, de sorte que les intérêts particuliers redoutant l’assurance maladie auraient beau jeu, en opposant les provinces les unes aux autres, pour retarder ou même empêcher l’avènement d’une telle mesure au Canada. […] L’assurance maladie est en effet peut-être un des sujets sur lesquels les Canadiens en général, quelle que soit leur origine ethnique, s’entendent le mieux. […] Le gouvernement fédéral peut toutefois faciliter aux provinces l’exercice de leurs pouvoirs constitutionnels, par exemple en corrigeant la répartition actuelle des sources de revenus au Canada. (Conférence fédérale-provinciale, 1965, Compte rendu, Ottawa, Imprimeur de la Reine, 1968, p. 59-60)

Cette énonciation claire de la position du Québec est renforcée quand l’Union nationale reprend le pouvoir, en juin 1966, et constitue une commission chargée d’examiner les services de santé et les services sociaux et d’élaborer une approche « faite au Québec ». Le rapport Castonguay-Nepveu, en 1970, répond de façon innovatrice aux défis auxquels le Québec doit faire face.

Premier ministre du  Québec de 1960 à 1966, Jean Lesage

Premier ministre du Québec de 1960 à 1966, Jean Lesage était au pouvoir pendant la révolution tranquille, période de changements profonds dans la province. Son gouvernement fit adopter la Loi sur l’assurance-hospitalisation en 1961.
© Bibliothèque et Archives Canada, PA-108147. Photographe : Duncan Cameron

La Croix Bleue

La Croix Bleue publia ce dépliant pour faire connaître aux adhérents les prestations qui complètent celles prévues dans la Loi sur l’assurance-hospitalisation, adoptée par le Québec en 1961.
Bibliothèque Osler de l’histoire de la médecine, Université McGill, P 126, fonds Arthur Vineberg

Transcription :

Indemnités pour soins hospitaliers

Le paiement de la différence entre l’allocation de l’assurance-hospitalisation gouvernementale et le coût supplémentaire d’une chambre semi-privée.
Ces indemnités sont accordées aux membres de la Croix Bleue lorsque leur hospitalisation a été autorisée en vertu de la loi de l’assurance-hospitalisation du Québec.




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    Date de création : 31 mars 2010 | Mise à jour : 21 avril 2010