À mesure que les provinces et les territoires adhèrent au programme d’assurance maladie universelle, les ministres de la Santé provinciaux et territoriaux se rendent vite compte de l’effet de l’inflation sur le coût des services de santé. Pour aborder cette question, ils entreprennent de se réunir deux fois l’an et invitent le ministre fédéral à se joindre à eux à l’occasion. Cependant, quand le gouvernement fédéral change sa position et opte pour un financement plafonné à un niveau qu’il pourra maintenir, plutôt que de défrayer 50 % des coûts, les réunions provinciales commencent à servir de cadre au développement d’un front uni en vue d’obtenir des fonds fédéraux supplémentaires pour des innovations telles que les services optométriques, les médicaments, les soins à domicile et l’expansion des services dentaires pour les enfants. Lors du débat sur la Loi sur les soins médicaux, le gouvernement fédéral a promis de renforcer son soutien de ces initiatives, mais des contraintes financières rendent une augmentation du financement improbable. Le gouvernement de Trudeau veut également introduire un revenu annuel garanti et attirer davantage l’attention sur de nouveaux problèmes environnementaux, entre autres, la pollution de l’air et de l’eau. Il a donc besoin de trouver des fonds pour ces activités. Il n’est donc pas surprenant qu’à la conférence fédérale-provinciale tenue en février 1969 Trudeau promette au ministre des Finances du Québec, Paul Dozois, qu’il n’aura jamais un autre régime universel d’assurance maladie.
Les provinces se rendent compte que le soutien financier qu’elles auront en adhérant au régime universel d’assurance maladie sera insuffisant. Edd Uluschak montre les efforts désespérés du ministre des Finances de l’Alberta pour empêcher « The Good Ship Just Society » (le navire Société juste) de couler.
Bibliothèque et Archives Canada, no acc. 1988-025 PIC 00011, e008440956. © Edd Uluschak