Les signataires de l’Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis, qui entre en vigueur le 1er janvier 1989, s’engagent à éliminer toutes les barrières commerciales visant les biens et les services sur une période de dix ans, sauf dans certains domaines protégés des secteurs culturel, agricole, médical et juridique, et des secteurs du transport, des télécommunications de base et de la puériculture, et les barrières qui s’appliquent aux programmes et aux services gouvernementaux et sociaux. Les signataires s’engagent aussi à résoudre tout conflit qui pourrait survenir par un mécanisme de règlement des différends. Le gouvernement progressiste conservateur de Brian Mulroney négocie le traité pour stimuler la croissance économique en garantissant un accès sûr et stable aux marchés du partenaire commercial le plus important du Canada. En signant l’accord, les États-Unis visent les échanges dans les secteurs de la propriété intellectuelle, des services et des investissements, et l’accès au marché canadien. Selon les détracteurs de l’accord, puisque ce dernier ne définit pas ce que c’est qu’une subvention et comporte d’autres défauts, il permettra aux entreprises américaines de dicter la politique du gouvernement canadien par le biais du mécanisme de règlement des différends. Les syndicats canadiens, les collectifs féminins, des groupes de paroissiens, des particuliers qui s’intéressent à la question et le Nouveau Parti démocratique s’opposent avec véhémence à l’accord, bien que les négociateurs insistent sur le fait qu’il protège les programmes sociaux et les industries du Canada, ainsi que l’autonomie du pays en matière de mesures sociales . Mulroney réagit à l’indignation du public en annonçant une élection en 1988, qu’il remporte, et le traité est adopté malgré la crainte qu’il constitue une menace pour l’intégrité du régime canadien d’assurance maladie universelle.