Au cours des années 1980, la population canadienne continue généralement de soutenir les services médicaux et hospitaliers financés par les pouvoirs publics, les considérant comme un bien social. À l’opposé, les partisans de la privatisation se disent préoccupés du fait que le manque de fonds nuit à la qualité des soins et pousse des médecins à quitter le pays. Le gouvernement fédéral ayant graduellement abandonné le contrôle actif des normes nationales, les personnes qui plaident en faveur des services de santé publics et celles qui militent pour des services privés choisissent leur camp. Le conflit éclate pendant les élections de 1988, l’élément central du programme du gouvernement étant la ratification de l’Accord de libre-échange avec les États-Unis. Puisque l’assurance maladie universelle est considérée comme l’une des principales différences entre le Canada et son voisin du Sud, Mel Hurtig, Maude Barlow et d’autres militants qui se préoccupent de la situation montent une campagne énergique pour sensibiliser les électeurs aux dangers de l’introduction du secteur privé dans les services sociaux canadiens. Leurs efforts n’influencent pas les électeurs de l’Ouest canadien et du Québec, et les conservateurs demeurent au pouvoir, mais avec une majorité réduite.