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1867-1914 - Vieillesse et pauvreté 1915-1927 - Noptre première pension de vieillesse 1928-1951 - Augmentation des demandes 1952-1967 - Réduction de la pauvreté 1968-1989 - Toucher davantage de Canadiens 1990-2000 - Les pensions sur de bonnes assises Depuis 2000 - Un avenir assuré

1867-1914 - Vieillesse et pauvreté

Sommaire du chercheur

ANC - détail de PA 43644Tissage artisanal [Cap à l'Aigle (Qué.)] v. 1900.

Durant la période comprise entre la Confédération et la Première Guerre mondiale, les pensions étaient réservées à quelques privilégiés. La majorité des Canadiens travaillaient jusqu'à un âge avancé et lorsqu'ils n'en avaient plus la capacité, ils devaient vivre de leurs propres ressources ou dépendre de leur famille et de la communauté. Pour échapper à la misère, les personnes âgées, sans travail et sans support, pouvaient s'adresser aux bureaux de bienfaisance ou aux œuvres de charité privées existantes. Ces organismes fournissaient une aide insuffisante, et de plus, pour la recevoir, les requérants devaient se soumettre à des tests d'admissibilité dégradants visant à éliminer ceux qui n'en étaient pas « dignes ».

Au 19e siècle, la population totale comptait beaucoup moins de personnes âgées qu'aujourd'hui, et les gens ne vivaient pas aussi longtemps. Parallèlement, la pauvreté chez les personnes âgées n'était pas un problème très apparent, jusqu'à ce que l'essor industriel attire les gens vers les centres urbains où les conditions de vie pouvaient être dures, la survie économique précaire et les systèmes traditionnels de soutien social surchargés.

L'idée d'un système de pensions gouvernementales pour les personnes âgées mit du temps à germer. L'idéologie du 19e siècle insistait sur l'importance de l'autonomie personnelle, même dans la vieillesse. On croyait que la pauvreté découlait d'une déficience de caractère, de l'imprévoyance ou d'un manque de discipline personnelle. On pensait qu'il incombait à la famille et à la collectivité de prendre soin des membres pauvres et vulnérables de la société, notamment des vieillards. Le gouvernement n'avait pas à intervenir ou à assumer cette responsabilité. Ainsi, l'aide de l'État, si minime fut-elle, était réservée à ceux qui étaient seuls au monde et sans ressources. Les modèles d'œuvres de bienfaisance que le Canada hérita de l'Angleterre s'ajustaient à cette philosophie puisqu'elles insistaient sur le fait que les municipalités et les collectivités étaient responsables de leurs pauvres et qu'elles établissaient une forme de discrimination envers les mendiants « dignes » et « indignes ».

Au cours de cette période et pendant une bonne partie du 20e siècle, l'Église catholique romaine joua un rôle si important dans les œuvres de bienfaisance au Québec que son régime d'aide sociale se distingua de celui des autres provinces. Ceci s'explique par le fait que l'Acte de Québec, promulgué par le Parlement britannique en 1774, conservait à l'Église catholique romaine son rôle prépondérant dans bien des aspects de l'élaboration de la politique sociale au Québec, notamment en ce qui concernait l'éducation et les œuvres de bienfaisance.

La doctrine chrétienne originelle envisageait la pauvreté non seulement comme un élément normal d'une société hiérarchisée, mais comme une condition bénie permettant un rapprochement avec Dieu, car « il est difficile à un homme riche d'entrer dans le Royaume des cieux ». Cependant, l'on insistait tout autant sur la charité, donc sur l'atteinte d'une certaine dignité matérielle (Matthieu 19 : 21-23). Au fil des siècles, tout en préservant cette doctrine, l'Église en est venue à donner un plus grand rôle à la distribution de la richesse. Plus tard, en partie par une évolution interne de la pensée des églises chrétiennes, en partie en réaction aux idées socialistes, l'amélioration concrète de la condition humaine a acquis davantage d'importance. L'on en est venu à admettre qu'il était légitime à l'État, par une action uniforme, de pourvoir à ces besoins lorsque la charité individuelle ou institutionnelle s'avérait insuffisante.

Même si le gouvernement fédéral avait voulu établir un régime de pension de vieillesse, il se serait heurté à des obstacles constitutionnels. En effet, l'Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1867 conférait aux provinces la juridiction exclusive en matière d'aide sociale dans leurs territoires. De plus, certaines considérations financières entraient en ligne de compte car les recettes des gouvernements provinciaux et fédéral étaient limitées. Quoique appréciables, les ressources dont disposait alors le gouvernement fédéral n'étaient pas aussi importantes qu'elles le deviendraient plus tard. L'impôt sur le revenu, par exemple, ne devint en vigueur qu'à partir de la Première Guerre mondiale. Le gouvernement fédéral axait ses priorités sur le développement économique et l'édification d'une nation transcontinentale viable.

Toutefois, au début du 20e siècle, l'industrialisation et l'urbanisation modifièrent les mœurs professionnelles et familiales. En raison de ces changements, un nombre croissant de personnes âgées terminaient leur vie dans les asiles des pauvres ou des « foyers pour les vieux », comme on les appelait.

Les réformateurs de la société canadienne subirent l'influence des autres pays occidentaux qui avaient connu, bien avant nous l'industrialisation et ses retombées sociales. Ils furent également convaincus que les personnes âgées et pauvres avaient droit à une considération toute spéciale. Ces réformateurs préconisèrent donc le remplacement des pratiques en vigueur par un programme national de pension de vieillesse. Le gouvernement fédéral opposé à cette suggestion opta en 1908 pour un Programme de rentes gouvernementales pour ceux qui pouvaient se le permettre. Ce programme ne fut jamais très populaire et cessa d'ailleurs la vente de ses rentes en 1975. Néanmoins, Développement des ressources humaines Canada continue de verser des prestations de ce régime pratiquement tombé dans les oubliettes; ce qui prouve la très longue durée des régimes de pension.

La création du Programme des Rentes sur l'État changea peu de choses. Il fallut attendre près de vingt ans pour que soit prise la première mesure significative en vue de remplacer les œuvres de bienfaisance pour indigents par une reconnaissance du droit des citoyens âgés à un minimum d'aide de la société.