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Côte du Nord-Ouest

Ce petit mât totémique a été fait par le sculpteur traditionnel Charles Edenshaw, arrière-grand-père de l'artiste contemporain Robert Davidson. Les oeuvres d'art d'Edenshaw et de Davidson couvrent, parmi la région de la côte Ouest canadienne, l'évolution de la culture haïda pendant un intervalle d'un siècle. Sur son petit mât totémique, Edenshaw décrit d'abord comment le Corbeau, le grand créateur de mythes, vola la lumière que son grand-père gardait jalousement, puis la lança dans le ciel, où elle devint le soleil. Davidson conclut le récit avec son masque doré en représentant le Corbeau comme porteur de la lumière et de la connaissance. Edenshaw est l'un des nombreux artistes de la côte nord-ouest qui se sont fait connaître par leurs sculptures en argilite, recherchées très tôt par les amateurs de curiosités. Vers la fin du XIXe siècle, les petits mâts totémiques comme celui-ci étaient les exemples les plus connus de ce type de sculpture. Capables d'adapter les formes artistiques traditionnelles à l'évolution de leur culture, Edenshaw et Davidson sont de ces artistes qui attestent la vitalité de l'art des Amérindiens de la côte nord-ouest. (Haïda)

Un masque en pierre jumelé à celui-ci est conservé à Paris, au Musée de l'Homme. Séparées pendant plus d'un siècle, les deux pièces ont été réunies au Canada en 1975 pour l'exposition «Images Stone : B.-C.». On a pu à cette occasion constater leurs affinités : les deux représentent un même visage où seule l'expression diffère.

Le masque canadien, aux yeux clos, et celui de Paris, aux orbites creusées et arrondies, s'emboîtent l'un dans l'autre. On croit qu'ils étaient autrefois portés pendant une danse naxnox, par laquelle le danseur exprimait un pouvoir personnel. Pour simuler l'animation des yeux, le danseur se retournait rapidement en enlevant le masque extérieur «aveugle», faisant apparaître son «jumeau» aux yeux ou-verts. Dissimulé par son costume, le danseur retenait le masque «aveugle» de la main sans qu'il n'y paraisse. Il lui fallait néanmoins une grande force pour porter, à l'aide d'une embouchure en bois, le masque intérieur de quatre kilo-grammes, bien que des attaches passant dans des trous percés sur son pourtour lui aient quelque peu facilité la tâche.

Comme les masques naxnox et les autres objets rituels demeuraient à l'abri des regards lorsqu'ils ne servaient pas, les spectateurs pouvaient croire qu'il existait un seul visage de pierre dont les yeux s'animaient, tel que dans le cas de certains autres masques à transformation en bois.

En 1878, William Duncan, missionnaire qui fonda Metlakatla en Colombie-Britannique, mettait en vente le masque en pierre aux yeux ouverts, signalant que celui-ci représentait le «Voleur» et faisait partie d'une paire. Dans la mythologie de la côte nord-ouest, le «Voleur» désigne le Corbeau, héros mythique des Tsimshians, qui aurait volé le soleil pour l'apporter à la rivière Nass et éclairer un monde auparavant plongé dans l'obscurité. Le théâtre de masques aurait pu servir à exprimer le moment dramatique où l'humanité passe des ténèbres à la lumière.

Le fait qu'un missionnaire soit associé à l'acquisition de ces objets pourrait indiquer que l'autochtone qui en était propriétaire a jugé leurs pouvoirs incompatibles avec la religion chrétienne. Le masque de Paris a été cédé par le missionnaire à l'explorateur Alphonse Pinart, et donné au Musée de l'Homme en 1881. Israel Wood Powell, sous-commissaire aux affaires indiennes en Colombie-Britannique, a recueilli le masque d'Ottawa en 1879. D'après les notes qu'il a laissées, Powell aurait fait cette acquisition à Kitkatla. Mais on sait que le fonctionnaire ne se rendit pas dans le village cette année-là et, ses papiers étant assez confus, il est probable que le masque provienne d'ailleurs. En fait, les deux pièces pourraient provenir de Port Simpson. (Tsimshiane de la côte)

On a déjà cru que les dessins floraux exécutés par les Amérindiens des forêts septentrionales appartenaient à l'iconographie autochtone. Or, ces motifs y apparaissent rarement avant 1800 et ils sont inexistants dans les arts autochtones de l'époque préhistorique. Ici, les motifs de ce sac métis du milieu du XIXe siècle représentent manifestement des fleurs européennes et les diverses compositions ne sont pas sans évoquer l'art populaire colonial. Cette influence n'étonne guère puisque vers le milieu du XVIIe siècle les Ursulines de Québec avaient établi dans les missions des écoles où les jeunes filles autochtones pouvaient apprendre la broderie. Toutefois, c'est dans la région des Grands Lacs et vers la fin du XVIIIe siècle que naîtra le véritable art floral autochtone : dans les missions et postes de traite de fourrures, des Métisses incorporeront des motifs réalistes de ce type à leur vocabulaire d'images. Plus tard, les Métis s'établissent sur la rivière Rouge, où ils se font remarquer des Amérindiens des environs par leur art distinctif : on les appelle les " Gens du motif floral perlé ". On voit ici un sac dits " pieuvres " à cause des quatre languettes doubles qui les prolongent au bas. Ces sacs en toile, brodés de fil de soie ou de perles de verre, contenaient pipe, tabac et feu. Peu à peu, à la faveur d'échanges commerciaux et de mariages, les motifs floraux des Métis se répandent chez les Autochtones du nord-ouest du Canada, engendrant plusieurs variantes locales. (Métisse)

L'un de nos trésors les plus précieux, ce masque originaire de la côte nord-ouest, présente deux aspects différents selon qu'il est ouvert ou fermé. Figurant une tête d'aigle lorsqu'il est fermé, il s'ouvre grâce à un ensemble de ficelles reliées à des panneaux qui se déploient en couronne pour encadrer l'image d'un être surnaturel à visage humain. Au moment d'opérer la transformation, le porteur du masque tournait le dos aux spectateurs pour créer un effet de surprise, que la lumière vacillante du feu autour duquel il dansait venait accentuer. Les figures fantomatiques peintes sur la couronne représentent sans doute les mânes d'ancêtres attendant leur réincarnation. Celle-ci s'effectuait sous la surveillance de l'être surnaturel dont le visage n'était montré que dans le secret de ces cérémonies hivernales. Le visage sculpté est garni de cheveux qui, provenant tout probablement d'un ennemi, devaient accroître les pouvoirs magiques du masque. Recueilli dans les îles de la Reine-Charlotte en 1879 par Israel Wood Powell, premier sous-commissaire aux affaires indiennes en Colombie-Britannique, ce masque appartient à la tradition stylistique du peuple bella-bella, qui était établi sur la côte à mi-distance entre les Haidas et les Bella-Coolas. Il aurait pu être troqué contre un autre objet rituel par un chef haida du nord, comme c'était la coutume parmi les grands chefs des tribus côtières. (Haïda, Heiltsuque)

Ce sculpture été fait par l'artiste contemporain Robert Davidson, arrière-petit-fils de le sculpteur traditionnel Charles Edenshaw. Les oeuvres d'art d'Edenshaw et de Davidson couvrent, parmi la région de la côte Ouest canadienne, l'évolution de la culture haïda pendant un intervalle d'un siècle. Dans sa sculpture, Davidson représentant le Corbeau comme porteur de la lumière et de la connaissance. Davidson fait usage de nombreux matériaux. Ici, il recouvre le masque de bronze d'une couche d'or pour mieux évoquer le soleil. Capables d'adapter les formes artistiques traditionnelles à l'évolution de leur culture, Edenshaw et Davidson sont de ces artistes qui attestent la vitalité de l'art des Amérindiens de la côte nord-ouest. (Haïda)

Cette boîte de rangement en cèdre présente quatre côtés fabriqués à la main à partir d'une même planche. Le couvercle est sculpté dans une pièce de bois, mais creusé sur le dessous afin de le rendre plus léger. Les dessins peints sur l'avant et sur l'arrière représentent chacun une grosse tête stylisée avec le corps et les membres. (Haïda)

Ces raquettes à neige sont fabriquées de deux pièces latérales retenues ensemble au moyen d'un fil. Les ligatures principales consistent dans un ensemble de languettes épaisses, alors que les parties avant et arrière sont constituées d'un enchevêtrement aléatoire de languettes plus minces. (Gitksane, Tsimshiane)

Ces aiguilles à filet sont sculptées dans un morceau de bois plat, alors que l'extrémité proximale présente la forme d'un U se prolongeant des deux côtés. (Gitksane, Tsimshiane)

Ce masque facial en bois d'un naxnoq (être surnaturel) présente un menton et un nez très saillants, ainsi qu'un front ridé. Les orifices destinés aux yeux sur le masque sont percés entre son nez et ses yeux. Les rebords du masque sont légèrement carbonisés. Une sangle de cuir au niveau du front est clouée à l'arrière sur les rebords. (Gitksane, Tsimshiane)

Ce monument funéraire ayant la forme d'un aigle est sculpté dans une grande pièce de bois. Le dessous des ailes partiellement déployées de l'aigle est peint en noir et blanc. La poitrine, la gorge et les yeux présentent des traces de peinture blanche. On a remplacé les jambes par des neuves à un certain moment dans l'histoire. (Nuxalk)

Cette massue est fabriquée de bois sculpté avec précision. Elle est munie d'une lame de harpon en métal représentant le nez et de coquilles d'ormier pour les yeux. Une ligne de coquillages de forme triangulaire traverse le front. Des touffes de cheveux humains sont insérées dans des trous à l'arrière de la tête. La lame du harpon présente les lettres FS estampées d'un côté. La tête d'un animal inconnu est sculptée sur la partie inférieure du manche. (Inconnu)