Depuis plus de 350 ans, les
infirmières ont eu une influence importante sur la
qualité de la vie au Canada. Elles ont joué un
rôle
fondamental dans le développement de la Nouvelle-France.
Les Surs
Augustines, venues à Québec en 1639 afin d'y
établir une mission médicale devenue par la suite
l'Hôtel-Dieu [par exemple, épinglette de graduation
2000.111.123],
ont traité les besoins tant spirituels que physiques de
leurs patients et elles ont créé le premier
programme d'enseignement en soins infirmiers de
l'Amérique du Nord.
Au cours du dix-neuvième siècle, des
communautés religieuses catholiques, telles les
Surs Grises
[par exemple, épinglette de graduation
2000.111.186;
cape d'uniforme
2000.111.381],
ainsi que d'autres dénominations, comme les anglicans et
les mennonites, ont reconnu la nécessité d'assurer
des soins de santé aux premiers colons et ont
étendu leur mission médicale à tout le
Canada.
Au début du Canada anglais, si l'on consultait un
médecin à l'occasion, au sein de la famille, les
soins infirmiers, y compris le travail de sage-femme, revenaient
souvent aux femmes. Les quelques hôpitaux existant
employaient des femmes d'origine modeste qui prodiguaient des
soins élémentaires aux malades les plus
démunis.
Vers la fin du dix-neuvième siècle, comme la
population croissait, les soins hospitaliers et les services
médicaux furent étendus et améliorés.
Au même moment,
Florence
Nightingale [photographie
2000.111.424]
élaborait un système pour l'enseignement des soins
infirmiers aux femmes de la classe moyenne, qui servit de
modèle, en particulier au Canada anglais.
Le premier programme formel de formation en soins infirmiers,
basé sur le modèle de l'apprentissage pratique
dans les hôpitaux, fut créé, en 1874, au
General and Marine Hospital, à St. Catharines, en
Ontario [par exemple, coiffe d'infirmière
2000.111.403;
épinglette de graduation
2000.111.240],
ce qui conduisit à la prolifération
d'écoles dans tous les grands hôpitaux à
travers le Canada.
Les diplômées et les enseignantes de ces
écoles s'efforcèrent de rendre les soins
infirmiers plus professionnels en faisant pression pour
l'adoption de lois et la création d'organisations
professionnelles, en particulier
l'AIIC
[par exemple, épinglette commémorative
2000.111.18],
de revues professionnelles, entre autres, Canadian Nurse,
et de programmes universitaires à l'intention des
infirmières [par exemple, épinglettes de graduation
2000.111.267;
2000.111.13 -
le premier débuta à
l'Université
de la Colombie-Britannique en 1918 [par exemple, épinglette de graduation
2000.111.175].
Conséquence d'une formation plus approfondie, les
responsabilités des infirmières s'accrurent.
Dès les années soixante, les soins infirmiers
hospitaliers devinrent de plus en plus scientifiques
[par exemple, étui à seringue
2000.111.117.1;
seringue
2000.111.117.2 a-g]
et spécialisés.
Les premières infirmières militaires à
servir officiellement au sein d'un cops militaire au pays
étaient des volontaires qui soignèrent les
blessés de la rébellion du Nord-Ouest de 1885. En
1899, en 1900 et en 1902, de petits contingents
d'infirmières canadiennes furent envoyés en
Afrique du Sud pour traiter les malades et les blessés de la guerre
des Boers.
En 1901, les infirmières devinrent officiellement un
élément du Corps de santé royal canadien.
Les infirmières Georgina Fane Pope
et Margaret Clothilde Macdonald y
furent nommée premières infirmières
militaires canadiennes [par exemple, ensembles de médailles
20020108-001;
20000105-049]
à temps plein en 1906. Plus de 3000
infirmières
militaires servirent au cours de la Première Guerre
mondiale et le double de ce nombre pendant la Seconde. Elles
continuent leur travail en temps de paix et lors des
opérations de maintien de la paix.
Au début du vingtième siècle, on mit sur
pied des programmes en soins infirmiers sur la prévention
des maladies et sur l'éducation en matière de
santé publique [par exemple, épinglette de graduation
2000.111.214].
D'abord engagés dans la lutte pour le contrôle des
épidémies et les soins de maternité, les
soins infirmiers publics [par exemple, trousse d'infirmière
2000.111.494.1]
se développèrent dans les communautés et
les écoles grâce à des programmes
d'hygiène publique, de vaccination et de santé
mentale, et à l'établissement de cliniques pour
les nouveau-nés.
Les soins à domicile et les soins de maternité
étaient prodigués par plusieurs organismes, en
particulier les
Infirmières
de l'Ordre de Victoria [par exemple, épinglette
2000.111.54].
Cette organisation canadienne unique avait été
créée en 1897 par Lady Aberdeen, épouse du
gouverneur général du Canada et présidente
du Conseil national des femmes du Canada.
Dans les années 1920, le mouvement pour la santé
publique porta son attention aux besoins des communautés
autochtones et des colons des régions isolées du
Canada. Ainsi, la Croix-Rouge canadienne a créé
une série d'avant-postes de soins infirmiers dans le Nord
et dans d'autres régions isolées du pays.
Au cours des années 1930, le gouvernement du
Québec créa un projet d'avant-postes afin de
procurer des soins infirmiers aux nouvelles régions
colonisées pendant la Dépression. Celles qu'on
appelait les « infirmières de
colonie » distribuaient des médicaments et
s'occupaient des besoins des colons. Leur travail est
dépeint dans
Blanche,
la populaire série télévisée. Elles
travaillaient dans les difficiles conditions des
régions
isolées, s'occupant des accouchements, des urgences
et des accidents, parfois sans l'aide d'un médecin
(Lillian
Stevenson Nursing Archives and Museum).
Après la Seconde Guerre mondiale, la nature des soins
infirmiers se transforma considérablement suite au
développement du système de santé public et
à l'apparition de l'assurance maladie, en 1968. Dans un
effort pour réduire l'insuffisance de soins infirmiers,
les écoles connurent un essor et des programmes furent
créés pour les infirmières auxiliaires
[par exemple, coiffe d'infirmière
1999.267.166].
Les soins infirmiers devinrent encore plus scientifiques
et spécialisés, en particulier dans des domaines
comme les soins intensifs et les soins néonatals. Pour
la première fois, les minorités visibles ainsi
que les hommes furent encouragés à joindre la
profession. Dans les années 1970, les infirmières
s'organisèrent [par exemple, épinglettes commémoratives
2000.111.74;
2000.111.73]
afin d'améliorer leurs conditions de travail et leur
rémunération.
Aujourd'hui, au Canada, on compte 265 000
infirmières qui prodiguent des soins de santé dans
différents milieux : les hôpitaux, les
communautés et les domiciles, depuis les grandes villes
jusqu'aux régions éloignées. Parmi les
causes principales de la crise actuelle des soins de
santé, il faut mentionner la pénurie de personnel
infirmier et ses difficiles conditions de travail dans un
environnement où la population est vieillisante et exige
davantage de soins.
|