Sacs métis dits «pieuvres»

MCC PCD 94-685-006

Étoffe de laine ornée de ruban de soie, de glands de laine, de fil de soie et de perles de verre; doublure en cotonnade
a Métis de la rivière Rouge ou Cri de l'Ouest, ver 1845; 52,6 x 22,2 cm MCC V-Z-14
b Genre métis des plaines du Nord, vers 1850; 47 x 19,6 cm
MCC 82/24/2
c Genre cri des bois de l'Ouest, vers 1890; 42 x 25 cm MCC III-DD-48
d Métis athapascan, vers 1870; 43,5 x 26 cm MCC VI-Z-235
e Genre métis cri, vers 1870; 43,5 x 22 cm MCC III-X-293
f Genre cri des bois de l'Ouest, vers 1900; 47 x 25 cm MCC V-X-131

On voit ici plusieurs sacs dits «pieuvres» à cause des quatre languettes doubles qui les prolongent au bas. Ces sacs contenaient pipe, tabac et feu.

On a déjà cru que les dessins floraux exécutés par les Amérindiens des forêts septentrionales appartenaient à l'iconographie autochtone. Or, ces motifs y apparaissent rarement avant 1800 et ils sont inexistants dans les arts autochtones de l'époque préhistorique. Ici, les motifs de ces sacs métis du milieu du XIXe siècle représentent manifestement des fleurs européennes et les diverses compositions ne sont pas sans éovquer l'art populaire colonial. Cette influence n'étonne guère puisque vers le milieu du XVIIe siècle les Ursulines de Québec avaient établi dans les missions des écoles où les jeunes filles autochtones pouvaient apprendre la broderie.

Toutefois, c'est dans la région des Grands Lacs et vers la fin du XVIIIe siècle que naîtra le véritable art floral autochtone : dans les missions et postes de traite de fourrures, des Métisses incorporerent des motifs réalistes de ce type à leur vocabulaire d'images. Plus tard, les Métis s'établissent sur la rivière Rouge, où ils se font remarquer des Amérindiens des environs par leur art distinctif : on les appelle les «Gens du motif floral perlé». Peu à peu, à la faveur d'échanges commerciaux et de mariages, les motifs floraux des Métis se répandent chez les Autochtones du nord-ouest du Canada.

MENU PRINCIPAL