Han Wen Gong était enseveli sous la neige

(Han Wen Gong yu xue)

Volumes 1 et 2 sur 8Volumes 3 et 4 sur 8


Les volumes 5, 6, 7 et 8 ne sont pas dans la collection

Han Wen Gong est un nom formel de Han Yu (768-824 apr. J.-C.), lettré, écrivain et homme d'État célèbre qui a vécu à l'époque de la dynastie des Tang (618-907 apr. J.-C.). On lui confie l'éducation de son neveu Han Xiangzi. Ce dernier est l'un des Huit Immortels du taoïsme chinois et a été élevé par Han Yu depuis la mort de ses parents, survenue quand il était enfant. Jeune intelligent, il maîtrise vite ce que Han Yu lui enseigne. Après une rencontre avec Lu Dongbin, l'un des Huit Immortels du taoïsme chinois, il commence à recevoir des enseignements des Immortels alors qu'il est encore adolescent. Ensuite, il se rend au mont Zhong Nanshan pour pratiquer le taoïsme et devient lui-même l'un des Huit Immortels.

Han Xiangzi essaie à maintes reprises d'aider son oncle à comprendre le taoïsme, mais Han Yu refuse de l'écouter. Un jour, à un banquet, Han Xiangzi essaie de persuader Han Yu d'abandonner la vie de fonctionnaire et d'étudier le taoïsme avec lui. Cependant, Han Yu demeure inflexible et maintient que Han Xiangzi devrait consacrer sa vie au confucianisme, plutôt qu'au taoïsme. Han Xiangzi démontre alors le pouvoir du taoïsme en faisant pousser et éclore des fleurs comme bon lui semble. Il dédie aussi un poème à son oncle : « Les nuages enveloppent le mont Qinling, et je ne sais pas où se trouve ma maison. La neige couvre le col de Languan, et les chevaux refusent de continuer. » Han Yu ignore tout cela, qu'il considère comme des absurdités. Il ne se rend pas compte que le poème est une prophétie qu'il ne comprendra que plus tard, quand il sera forcé à s'exiler.

Plusieurs années plus tard, Han Yu est rétrogradé par l'empereur parce qu'il s'oppose à la foi aveugle de ce dernier dans le bouddhisme. Han Yu est transféré à Chaozhou, dans la province de Canton et, quand il se rend à son poste dans l'extrême sud de la Chine, il arrive au col de Lan et une chute de neige abondante l'ensevelit. Tout à coup, son neveu Han Xiangzi apparaît comme par enchantement et enlève la neige qui recouvre son oncle. Han Xiangzi dit à son oncle que ce voyage lui sera profitable, qu'il sera réintégré dans son poste officiel et qu'on lui permettra de rejoindre sa famille. Peu de temps après, la prophétie se réalise. Han Yu commence enfin à se rendre compte que le monde réel n'est qu'un endroit pour apprendre le taoïsme. Ensuite, il compose le célèbre poème que l'on chante depuis des générations et qui comprend les vers que son neveu lui a donnés :

Ayant présenté un mémorandum à Sa Majesté tôt le matin,
Je me trouve, tard le soir, des milliers de kilomètres plus loin, exilé à Chaozhou,
Espérant aider mon seigneur à se débarrasser de toute superstition.
Je n'oserai pas m'estimer, bien que la fin de ma vie s'approche.
Les nuages enveloppent le mont Qinling, et je ne sais pas où se trouve ma maison.
La neige couvre le col de Languan, et les chevaux refusent de continuer.
Je sais pourquoi tu es ici,
Venu de loin chercher mes os près de la rivière où je suis enseveli.

Le poème et l'histoire sont devenus un sujet populaire interprété dans bien des formes d'art, y compris l'opéra. Pour une histoire semblable dans cette collection, voir Han Yu fait une sévère réprimande à son neveu.