Le chant de l'éternel regret : l'histoire de l'empereur de la dynastie des Tang

(Tang ming huang chang hen)

Volumes 5 et 6 sur 6


Les volumes 1, 2, 3 et 4 ne sont pas dans la collection

Tang Minghuang (Li Longji), qui règne de 712 à 756 apr. J.-C., est empereur de la dynastie des Tang (618-907 apr. J.-C.). Grand protecteur des arts et de la musique, il fonde la première école chinoise de théâtre dans son Jardin des poiriers. Dans l'histoire de la Chine, il est considéré comme le « saint patron de l'opéra chinois ».

Le chant de l'éternel regret est l'un des chefs-d'œuvre de l'opéra de la Chine antique. Il raconte l'histoire tragique de Tang Minghuang et de sa concubine, Yang Guifei. Cette histoire basée sur des faits réels est racontée depuis des générations, le rêve et la réalité y étant entrelacés pour refléter les rêves et les chagrins des personnes qui vivent à une époque chaotique.

Yang Guifei est l'une des quatre grandes beautés de l'histoire de la Chine. L'empereur Tang Minghuang est si obsédé par elle qu'il néglige ses fonctions officielles. Il fait construire pour elle le palais de Huaqing, une station thermale, et accorde des richesses et une position sociale à sa famille. Il va jusqu'à nommer le frère de Yang Guifei, Yang Guozhong, au poste de premier ministre. C'est en fait Yang Guozhong qui gouverne le pays, et il devient si corrompu qu'il accepte des pots-de-vin et vend des postes gouvernementaux. An Lushan, général dont le camp est à la frontière, réussit même à s'acheter une promotion, plutôt que d'être puni pour ses échecs militaires.

Cependant, l'empereur s'intéresse peu à ce qui se passe à l'extérieur du palais. La nuit de la Saint-Valentin chinoise, le 7 juillet, Tang Minghuang et Yang Guifei font un serment d'amour mutuel au clair de lune. Ils disent qu'ils voudraient être « dans le ciel, deux oiseaux inséparables volant aile contre aile, sur terre, deux arbres les branches entrelacées de printemps à printemps ». Quand Tang Minghuang voit que Yang Guifei adore les litchis, il en fait venir le plus vite possible du Sud, d'une région éloignée située à mille milles de la capitale. Les chevaux des coursiers qui se rendent à la capitale détruisent de nombreux plants de riz en passant par les champs à toute vitesse. L'extravagance de Yang Guifei et le dévouement aveugle de l'empereur font grogner les gens.

Entre-temps, la lutte pour le pouvoir entre le général An Lushan et le premier ministre Yang Guozhong s'aggrave. Sachant que la sœur de Yang Guozhong est la concubine bien-aimée de l'empereur, An Lushan commence à entraîner son armée sérieusement le long de la frontière et à ourdir une rébellion. Inconscient de son rôle dans cette lutte pour le pouvoir, l'empereur Tang Minghuang ordonne l'exécution d'An Lushan, Yang Guozhong ayant fait de fausses accusations contre ce dernier. Le général An Lushan et ses troupes lancent une attaque au col de Tongguan, sur la frontière, mettant la dynastie des Tang en péril. Puisque les troupes rebelles se dirigent vers la capitale, l'empereur Tang Minghuang s'enfuit du palais précipitamment.

Selon l'histoire écrite de la Chine, les troupes de l'empereur accusent Yang Guifei et son frère d'avoir provoqué la rébellion et le déclin de l'empire parce qu'ils ont distrait l'empereur. Courroucée, la garde impériale exige, en échange de son allégeance, l'exécution du premier ministre Yang Guozhong. La garde exige aussi l'exécution de Yang Guifei, sans quoi elle rejoindra les rangs des forces rebelles. Bien qu'il hésite à ordonner l'exécution de sa concubine bien-aimée, l'empereur Tang Minghuang n'a pas le choix, et il couvre son visage de ses manches quand on emmène Yang Guifei de force. Voyant que la situation est désespérée, Yang décide qu'elle préfère sacrifier sa vie plutôt que de mettre l'empereur en péril, et on l'étrangle avec une corde blanche en soie. Quand Tang Minghuang lève les yeux, il ne voit qu'un foulard blanc en soie par terre, et il se rend compte que son amour est parti pour toujours.
Une fois la rébellion réprimée, Tang Suzong, fils de Tang Minghuang, succède au trône. Tang Minghuang vieillit et vit seul dans le palais de l'Ouest. Il pense à la beauté de Yang Guifei et à leur amour, et cela le torture. Les saules, le pont et l'étang sont inchangés, mais sa bien-aimée est partie. Tous les soirs, Tang Minghuang s'endort avec l'étui à épingles à cheveux de Yang Guifei, un gage d'amour, entre ses mains, et tous les matins il se réveille les larmes aux yeux. Son amante lui manque infiniment, et il espère être réuni avec elle dans sa prochaine vie. Avec l'aide d'un taoïste, il réussit enfin à joindre sa bien-aimée et à avoir une conversation avec elle au ciel.
(Pour d'autres versions de cette histoire, voir Les sentiments les plus intimes de la beauté préférée de l'empereur, Yang Guifei et Les ébats de la beauté dans cette collection.)