Le Front de libération du Québec (FLQ)
Las des discours, certains partisans de l’indépendance du Québec veulent de l’action pour faire avancer leur cause. S’inspirant des mouvements révolutionnaires de l’Algérie et de Cuba, le Front de libération du Québec fait exploser ses premières bombes le 8 mars 1963. Avec le temps, le FLQ devient plus violent : jusqu’en 1970, neuf personnes, dont trois de ses militants, mourront par ses actions. Il commet aussi plus de 200 attentats à la bombe et de nombreux vols d’armes, de dynamite et d’argent.
Le FLQ est extrêmement minoritaire parmi les indépendantistes. On parle de quelques dizaines de membres. Mais à cause de lui, plusieurs partisans du fédéralisme canadien associent le projet indépendantiste au désordre et à la violence.
Une vague de violence
Au début, les moyens du FLQ sont modestes et leurs dommages le sont aussi. Mais le nombre et la force des explosions augmentent rapidement. Le 13 février 1969, à la Bourse de Montréal, une « super-bombe » fait 27 blessés et cause pour près d’un million de dollars de dommages.
La crise d’octobre
Montréal, le Québec et le Canada vivent un psychodrame à compter du 5 octobre 1970. La violence des extrémistes indépendantistes atteint un nouveau sommet. James Richard Cross, un diplomate britannique, est kidnappé. Quelques jours plus tard, c’est au tour du ministre provincial Pierre Laporte. On craint pour leur vie. Le 16 octobre, à l’aube, le gouvernement fédéral décrète la Loi sur les mesures de guerre. Les libertés civiles sont suspendues; près de 500 personnes sont détenues sans mandat. Cross s’en tirera vivant, mais Laporte sera assassiné.
Le 16 octobre 1970
Le gouvernement fédéral instaure la Loi sur les mesures de guerre. Celle-ci donne aux autorités policières, judiciaires et militaires des pouvoirs étendus et suspend plusieurs libertés civiles.
Le 3 décembre 1970
Au terme de la plus vaste opération combinée des forces policières et militaires de l’histoire du pays, James Richard Cross est libéré. Il aura vécu 59 jours d’angoisse. En échange de sa vie sauve, ses ravisseurs obtiennent un sauf-conduit pour Cuba.
Pierre Laporte, martyr politique
La détention de Pierre Laporte se termine tragiquement. Le 17 octobre, son corps est retrouvé dans le coffre d’une voiture stationnée près de l’aéroport de Saint-Hubert, au sud de Montréal. Laporte reçoit des funérailles nationales et le nouveau pont de Québec sera baptisé en son honneur.
Pour en savoir plus
Photo au haut de la page :
Le sergent Robert Côté, à droite de la remorque anti-bombes
Photographe inconnu, 1968
MCH, Archives photographiques, IMG2016-0278-0001-Dm