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Une double provenance

Galerie 2 : Le Canada colonial ⟶ Le commerce des fourrures ⟶ Accepter les nouveaux arrivants

À la fin des années 1700 et au début des années 1800, les populations autochtones de la région intérieure du nord de l’Amérique du Nord acceptent une présence euro-canadienne assidue sur leurs territoires.

Les Autochtones se montrent accueillants envers les nouveaux venus. Ils les initient aux connaissances et habiletés nécessaires pour accéder aux fourrures. En retour, les Autochtones se procurent plus facilement des marchandises de traite.

Dans plusieurs cas, le mariage d’une femme autochtone avec un commerçant euro-canadien renforce ces liens.

Pour rejoindre le territoire autochtone des Prairies, les commerçants de fourrures euro-canadiens se dirigent vers le sud-ouest, depuis la baie d’Hudson, ou vers le nord-ouest, depuis le corridor du Saint-Laurent et des Grands Lacs.

Le premier groupe travaille pour la Compagnie de la Baie d’Hudson, établie à Londres. Dans les années 1770, cette entreprise veut étendre ses activités commerciales dans l’intérieur depuis ses postes de la baie d’Hudson. Le deuxième groupe est lié à des marchands britanniques, en majorité écossais, installés à Montréal. Pour exploiter les fourrures des réseaux du fleuve Churchill et des rivières Saskatchewan et Athabasca, ces derniers créent, en 1779, la Compagnie du Nord-Ouest.


La Compagnie de la Baie d’Hudson

 

Les médailles de la Compagnie de la Baie d’Hudson

Entre 1790 et 1821, la Compagnie de la Baie d’Hudson offre des pendentifs à de grands fournisseurs de fourrures autochtones. De telles médailles lui permettent de forger et de maintenir des alliances commerciales.

 

Le commerce des fourrures en images

En 1816, alors que la compétition entre son entreprise et celle du Nord-Ouest est à son apogée, un employé de la Compagnie de la Baie d’Hudson grave cette défense de morse. On y voit le rôle central des Autochtones dans le commerce des fourrures.

 

Matonabbee et Ackomokki

En partageant leurs connaissances du territoire ancestral, les Autochtones permettent à la Compagnie de la Baie d’Hudson d’étendre ses activités commerciales vers l’intérieur. En 1770 et 1771, après avoir tracé une carte détaillée de la route à suivre, le chef denésoliné Matonabbee guide le commerçant Samuel Hearne jusqu’à la rivière Coppermine. En 1801, le chef siksiká (Pieds-Noirs) Ackomokki dresse une carte pour le commerçant Peter Fidler. Couvrant un vaste espace des deux côtés des Rocheuses, cette carte identifie les rivières, les sentiers et les Premières Nations de la région.

 

« Une hospitalité amicale »

Le lieutenant de la marine britannique John Franklin ne se met pas seul en quête du passage du Nord-Ouest. De 1819 à 1822, il mène son expédition grâce à deux interprètes inuits qui joueront un rôle essentiel : Tatannuaq, aussi appelé Augustus, et Hiutiruq, aussi connu sous le nom de Junius. En 1821, le chef déné Akaitcho et sa bande sauvent de la famine l’équipe de Franklin. Celui-ci écrira plus tard : « Akaitcho fit preuve d’une hospitalité amicale et démontra toutes sortes d’attention, allant même jusqu’à cuisiner pour nous de ses propres mains ».

Les guides autochtones en portrait

Officier participant à l’expédition de John Franklin, Robert Hood dessine les portraits de Tatannuaq, d’Hiutiruq, d’Akaitcho et de son fils. L’expédition lui est fatale, mais Franklin conserve ses dessins et son journal.


La Compagnie du Nord-Ouest

 

« Un grand avantage »

Entre 1792 et 1814, le commerçant et arpenteur David Thompson produit cartes et dessins des plaines, des montagnes, des lacs et des rivières de l’ouest. Il parcourt le pays avec son épouse, Charlotte Small. Née d’une mère sakāwithiniwak (Cri des Bois) et d’un père écossais, cette dernière fait office d’interprète entre son mari et les Autochtones. « Ma ravissante épouse a dans ses veines le sang de ce peuple . Elle parle leur langue et connaît bien l’anglais, ce qui me procure un grand avantage », écrit Thompson à son sujet.

 

D’une côte à l’autre

En 1789, le commerçant de la Compagnie du Nord-Ouest Alexander Mackenzie suit le fleuve Mackenzie jusqu’à la côte arctique. Quatre ans plus tard, il rejoint la côte pacifique par voie terrestre. Des exploits qu’il n’aurait pu accomplir sans ses guides autochtones. Les guides aiment taquiner Mackenzie sur sa dépendance liée à sa méconnaissance du pays. L’un d’eux lui demande ironiquement : « Les hommes blancs ne connaissent-ils pas tout du monde? ».

 


Photo au haut de la page :
Armoiries de la Compagnie de la Baie d’Hudson
Inscription : Pro Pelle Cutem (une peau pour une peau)
Archives de la Compagnie de la Baie d’Hudson, Archives du Manitoba, HBCA P 237

Dessin d’armoiries pour la Compagnie du Nord-Ouest
Inscription : Perseverance (Persévérance)
Vers 1800 à 1820
Bibliothèque et Archives Canada, C-008711