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Le précipice à bisons Head-Smashed-In

Galerie 1 : Les débuts du Canada ⟶ Territoires et Premiers Peuples ⟶ Au pays des bisons

Dans les Plaines du Nord, les Premiers Peuples adoptent un mode de vie unique, axé sur la chasse au bison.

Après la fonte des glaciers et l’extinction du mammouth et des autres grands animaux, les changements climatiques entraînent l’expansion des grands troupeaux de bisons.

Il y a 10 000 ans, les Premiers Peuples mettent au point des techniques collectives de chasse au bison. Ils établissent une relation spirituelle puissante avec cet animal, relation qui perdure de nos jours.

En poussant des troupeaux entiers à se jeter du haut d’une falaise, les Premiers Peuples mettent au point la meilleure technique de chasse au bison. Pendant plus de 6 000 ans, jusque dans les années 1800, les chasseurs utilisent le précipice à bisons Head-Smashed-In (littéralement « tête fracassée »), situé au sud de l’Alberta. Au pied de la falaise se forme un dépôt de milliers d’ossements pouvant atteindre 10 mètres d’épaisseur – la preuve d’un mode de vie remarquablement stable et ancien.

 


Les crânes de bison

Pour les Premiers Peuples des Plaines du Nord, les crânes de bison sont sacrés. Ils les intègrent à certaines cérémonies, comme la danse du Soleil, pour réclamer des bisons en santé et une chasse fructueuse.


Les pointes en pierre

Pour chasser un seul bison, les Premiers Peuples se servent de lances armées de pointes en pierre dont le style suit les progrès techniques. Elles rapetissent quand les chasseurs adoptent des lances légères qu’ils peuvent propulser sur de longues distances.

 


Comment fonctionne le précipice à bisons Head-Smashed-In?

Plus de 500 monticules de pierres disposés de manière à former un couloir de 8 kilomètres menant à une falaise d’une hauteur de 20 mètres, voilà à quoi ressemble le précipice à bisons, ou pis’kun, comme l’appellent les Piikanis. Couverts de peaux de bisons et de loups, les chasseurs rabattent la harde de bisons vers le couloir. Au signal convenu, ils provoquent une ruée. Galopant à toute vitesse, les bisons s’élancent dans le vide. Au pied de la falaise, d’autres chasseurs achèvent les survivants.

Des voix modernes : l’Aîné Wilfred Yellow Wings
Regardez l’Aîné Wilfred Yellow Wings, de la Première Nation Piikani, décrire le lien qui perdure entre sa communauté, le bison et les précipices à bisons.


Un travail collectif

Pendant des jours, les communautés participent au traitement des centaines de bisons résultant de la chasse. Le but : éviter que la viande ne se gâte. Presque toutes les parties de l’animal sont utilisées. Les peaux sont tannées pour confectionner couvertures et vêtements. La viande est séchée et entreposée. Les os sont bouillis pour en extraire la graisse. Ils seront transformés en outils et les tendons serviront de fils. Ce travail coopératif devient une activité communautaire agrémentée de festins, de célébrations et de moments de plaisir en famille.

Au menu : le pemmican

Pour préparer du pemmican, les Premiers Peuples mélangent du gras animal à de la viande séchée réduite en poudre à l’aide d’un maillet en pierre. Des baies sont parfois ajoutées à la préparation.


Un lien indéfectible

Le lien entre le bison et les Premiers Peuples se modifie au fil du temps. Pilier économique des Premiers Peuples des Plaines du Nord, le bison occupe une place de choix dans leurs croyances spirituelles.

Les précipices à bisons où chassaient les communautés demeurent des lieux historiques culturels vénérés. Dans le sud de l’Alberta, le précipice à bisons Head-Smashed-In est d’ailleurs désigné site du patrimoine mondial de l’UNESCO.


Des techniques nouvelles et anciennes

Après l’arrivée des Européens, les têtes de flèche en métal et les armes à feu ont tôt fait de remplacer les outils en pierre dans les Plaines du Nord. En revanche, les précipices à bisons comme le Head-Smashed-In sont si efficaces qu’ils servent jusque dans les années 1800, bien après l’arrivée des chevaux et des fusils.

 


Invoquer le bison

Le bison est une créature puissante. Avant de le chasser, les Premiers Peuples doivent se préparer spirituellement. Au cours de cérémonies visant à attirer l’animal, ils utilisent ce que les Piikanis appellent des iniskims, des pierres à bison. Les archéologues en ont découvert dans des sites datant de milliers d’années. Encore de nos jours, les Piikanis utilisent des iniskims lors de certaines cérémonies.


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