L’époque de la Confédération (1840-1890)

L’habillement au Canada à l’époque de la Confédération examine la façon dont se présentaient certains Canadiens et Canadiennes au XIXe siècle, et plus précisément leur habillement. La période étudiée, déterminante dans l’évolution du Canada en tant que nation, représente la génération qui a préparé la voie à la Confédération établie en 1867 et a continué à bâtir sur ces fondements. À cette époque, le Canada était un pays très différent de celui que nous connaissons aujourd’hui.

Édifier une nation

L’Amérique du Nord britannique, qui occupait la partie septentrionale du continent et s’étendait de l’Atlantique au Pacifique, était toutefois fragmentée en une poignée de colonies et de territoires. En 1867, la Province du Canada (qui comprenait alors l’Ontario et le Québec) s’est unie aux colonies du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse, créant un nouveau pays fédéré. Le Manitoba s’est joint à la Confédération en 1870, après l’acquisition par le jeune pays de la Terre de Rupert auprès de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Un an plus tard, la fédération s’est de nouveau agrandie, avec l’ajout de la Colombie-Britannique sur la côte du Pacifique. Une autre province a adhéré à l’union au XIXe siècle, l’Île-du-Prince-Édouard, en 1873.

Peupler le pays

De 1840 à 1890, la population du Canada a plus que doublé pour atteindre près de cinq millions d’habitants, dont les trois quarts étaient concentrés dans le centre du pays. À l’exception du Québec, dont la population était presque exclusivement canadienne-française, les habitants du Canada étaient principalement d’origine britannique. Toutefois, de plus en plus d’immigrants de l’Europe continentale et de la Chine s’établissaient dans l’Ouest. La population autochtone, dont plus de la moitié vivait en Colombie-Britannique, était établie surtout dans l’ouest du Canada.

À la ferme

À cette époque, la plupart des habitants du Canada vivaient et travaillaient à la ferme. L’Ontario – avec son importante population, son climat relativement doux et ses sols fertiles – produisait la majorité des produits agricoles du pays, mais la culture du blé se déplaçait graduellement vers les Prairies. Au milieu du XIXe siècle, les agriculteurs de l’est du Canada diversifiaient déjà leurs activités pour se lancer dans l’élevage de bovins laitiers, de bovins de boucherie et de porcs, ainsi que dans la production maraîchère. Pendant cette période, les fromageries rurales sont devenues si nombreuses que le fromage était le produit d’exportation le plus important du Canada après le bois d’œuvre.

En ville

Si d’importants changements se produisaient dans les campagnes, les villes vivaient des transformations plus profondes encore, puisque que le Canada s’engageait dans une première grande phase d’urbanisation et d’industrialisation. En 1840, 13% des Canadiens vivaient en milieu urbain. À peine cinquante ans plus tard, cette proportion était passée à 31%, et les villes en expansion assumaient de nombreuses fonctions commerciales, industrielles et administratives.

Le développement industriel s’est d’abord produit dans des endroits où l’énergie hydroélectrique était facilement accessible, mais la domestication de la vapeur, après 1850, a créé de nouvelles possibilités pour la centralisation de la production en série dans les usines. De nombreuses villes de grande et de petite taille avaient une fonderie, une scierie, une usine textile et/ou un établissement de production et de vente d’outils agricoles. Ces nouvelles usines produisaient les biens de consommation les plus divers, allant des bottes, des chaussures et des vêtements aux outils et au matériel de plomberie, en passant par les biscuits.

Montréal et Toronto, les principaux ports d’entrée des biens étrangers, abritaient un grand nombre de points de vente en gros et d’autres entreprises du secteur du commerce international. Les deux villes offraient aux clients locaux et éloignés une vaste gamme de marchandises importées, dont des vêtements, des tissus et des accessoires dernier cri. La construction d’un réseau ferroviaire transcanadien, entre 1856 et 1885, a beaucoup contribué à la création d’un marché national pour les produits manufacturés canadiens et étrangers ainsi que pour les produits agricoles.

La religion et la vie sociale

La plupart des Canadiens accordaient beaucoup d’importance à la religion. Celle-ci offrait aux membres d’une église une communauté confessionnelle solide, tout en divisant les personnes de différentes croyances – et plus particulièrement les protestants et les catholiques. En dehors de l’appartenance religieuse, les expériences partagées et les activités récréatives favorisaient la cohésion de la communauté et le développement d’une identité communautaire. Dans les régions rurales, les voisins s’entraidaient dans des corvées, présentaient fièrement leurs produits agricoles et leurs animaux aux foires agricoles et célébraient ensemble les jours fériés comme la fête de la Reine (24 mai) et la fête du Dominion (1er juillet) avec des défilés et des événements sportifs. Dans les villes, il y avait un plus grand choix d’activités récréatives, y compris des associations littéraires et artistiques, et des ligues de crosse et de baseball.

Cette magnifique robe de mariée en soie ivoire a été portée par Josephine Maud Spencer lors de son mariage à Alexandre McTaggart à London, Ontario en 1884. Le corsage de baleines se referme avec dix-huit boutons couverts de soie, se serait ajusté au-dessus de son corset comme un gant. Du tulle en soie (ébouriffé) orne le cou et les manches. La jupe généreuse, taillée pour s’ajuster au-dessus de la tournure, est décorée d'un magnifique panneau en peluche de soie avec comme finition une bordure plissée.