Vêtements des enfants

« Un rejeton à protéger et à entourer de soins » : l’enfance à l’époque de la Confédération (1840-1890)

À l’époque de la Confédération, l’expérience de l’enfance variait selon les circonstances dans lesquelles les enfants étaient élevés. Elle était déterminée par le revenu et le statut social de la famille, ainsi que par la valeur que cette dernière accordait à l’éducation. Dans les dernières décennies du XIXe siècle, les parents acceptaient de plus en plus l’idée que les enfants méritaient au moins quelques années d’instruction. Il était également admis que les enfants avaient besoin d’un répit dans le travail à la maison et à la ferme et qu’on ne devait pas nécessairement les envoyer travailler pour augmenter le revenu familial.

Voir l’enfance autrement

Au XIXe siècle, de nouvelles attitudes ont vu le jour à l’égard de l’enfance, désormais considérée comme une période précieuse pendant laquelle il fallait valoriser et soutenir la pureté et l’innocence de l’enfant. Plutôt que de simplement préparer à l’âge adulte, l’enfance était vue comme une étape distincte dans la vie, dont il fallait profiter et qu’il fallait prolonger. Les enfants fragiles et vulnérables devaient être à l’abri des influences corruptrices et des difficultés qu’on devait affronter pour gagner sa vie. Si les châtiments corporels avaient toujours cours pour punir les mauvais comportements, l’enseignement par l’exemple, la tendresse, les cours d’instruction religieuse et la culpabilité étaient considérés comme des moyens préférables de former le caractère d’un enfant et d’inculquer l’autodiscipline.

Les enfants de la classe moyenne

Les enfants bénéficiaient d’une enfance protégée uniquement dans les familles où ils n’avaient pas à commencer à travailler à un jeune âge. Les enfants de la classe moyenne restaient au foyer plus longtemps et recevaient plus de soins et d’attention ainsi qu’une instruction plus longue. Une bonne éducation assurait aux filles un mariage convenable, tandis que l’instruction des garçons jusqu’à la fin de l’adolescence ou au début de la vingtaine leur ouvrait de bonnes carrières. Compte tenu de l’investissement émotionnel et matériel considérable que représentaient désormais les enfants, les couples choisissaient de plus en plus d’avoir une petite famille.

La valeur accordée par les familles de la classe moyenne au développement de l’enfant était manifeste dans de nombreux aspects de la vie quotidienne. Parmi les événements familiaux importants figuraient les anniversaires, les rites religieux comme le baptême et la confirmation, ainsi que le moment – généralement vers l’âge de cinq ou six ans – où les garçons étaient reconnus comme de jeunes hommes et autorisés à porter le pantalon. Les enfants de la classe moyenne étaient également encouragés à jouer à des jeux sains et supervisés et, à partir des années 1860, s’amusaient avec divers jouets et jeux manufacturés. Les garçons participaient beaucoup plus que leurs sœurs à des sports organisés et à d’autres activités de plein air.

Les enfants d’agriculteurs et de la classe ouvrière

À la différence des enfants de la classe moyenne, les enfants d’agriculteurs et de la classe ouvrière apprenaient tôt qu’ils devaient contribuer à l’économie familiale. Dès l’âge de huit ans, les enfants des deux sexes participaient aux tâches ménagères légères. En grandissant, ils accomplissaient des tâches plus exigeantes jusqu’à ce que, au milieu de l’adolescence, ils puissent travailler aux côtés de leurs parents, ou même avoir un emploi rémunéré à l’extérieur du foyer. Pour ce qui est de la scolarisation, ces enfants avaient moins de possibilités que ceux de la classe moyenne, mais, au fil du siècle, de plus en plus de jeunes s’inscrivaient à l’école, et ils y demeuraient plus longtemps.

Les mouvements de réforme

Puisque les effets de l’urbanisation et de l’industrialisation suscitaient des préoccupations dans les dernières décennies du XIXe siècle, l’amélioration de la situation des enfants de la classe ouvrière en milieu urbain est devenue une priorité. Dès 1875, il était obligatoire de fréquenter l’école au moins quatre mois par année en Ontario et en Colombie-Britannique. Au milieu des années 1880, l’Ontario et le Québec ont adopté des lois établissant l’âge minimal pour le travail à l’usine – 12 ans pour les garçons et 14 ans pour les filles – et limitant la semaine de travail à 60 heures. Les réformateurs ont poursuivi les améliorations pour inclure le logement, les soins de santé, les tribunaux de la jeunesse, les bibliothèques et les terrains de jeux.