La confection de vêtements pour nourrissons

Parmi leurs responsabilités domestiques, les femmes confectionnaient souvent les vêtements de tout le ménage. Mère de la classe ouvrière, Eliza Clarke Cory Clench, de Cobourg (Ontario), a confectionné de nombreux vêtements pour ses enfants. Sa fille, Fanny Jane Clench Lowe, a poursuivi cette pratique, cousant des ensembles complets pour ses fils. Les femmes comme Eliza et Fanny habillaient leurs enfants de vêtements simples légèrement ornés de dentelle délicate ou de broderies (dont le blanc sur blanc) qui leur permettait de montrer leur habileté dans les travaux d’aiguille.

Photographie de Marjorie Edith Holcroft

Photographie de Marjorie Edith Holcroft ca. 1898, Photo © MCH

Comme les bébés grandissaient rapidement, les mères devaient user d’une grande ingéniosité dans la conception et la coupe des vêtements pour éviter les pertes de précieux tissu. Elles confectionnaient des robes et des manteaux amples en prévision de la croissance et laissaient beaucoup de tissu aux coutures ou faisaient des fentes sur les côtés [978.145.1 : manteau de la famille Lowe]. Les garçons portaient des culottes qui descendaient jusqu’aux genoux, appelées knickerbockers, jusqu’à l’âge d’environ six à huit ans, puisqu’il importait peu que les knickerbockers deviennent légèrement plus courts à mesure que l’enfant grandissait.

Les mères canadiennes utilisaient régulièrement des matériaux locaux abordables et faciles à obtenir, plus particulièrement au Nouveau-Brunswick, où l’industrie textile était en croissance. Entrepreneur en vue, Alexander Gibson connaissait très bien la valeur de l’achat local, étant propriétaire d’une filature de coton à Marysville (Nouveau-Brunswick) qui était à l’époque la plus grande au Canada. Il se peut que cette filature ait également produit des tissus à partir du lin, utilisé dans la confection des robes portées par les enfants de monsieur Gibson (vers 1875-1880).