Robes de baptême

Le sacrement chrétien du baptême était un événement important dans la vie d’un jeune enfant, comme en témoignent les robes de baptême de coton blanc abondamment brodées. Au début de l’époque de la Confédération, la broderie Ayrshire et d’autres dentelles légères étaient les ornements les plus populaires. La robe de baptême de la famille Connolly, qui date de 1869 environ, illustre cela. En 1867, Peter Connolly et sa femme, Margaret Moran, immigrants irlandais qui vivaient à Québec, ont déménagé à Ottawa, où leurs treize enfants ont été baptisés dans cette robe. On accordait une grande valeur aux travaux d’aiguille délicats, comme ceux dont est ornée la robe de baptême confectionnée par madame Ulric Valiquette. Ce précieux objet de famille a remporté le premier prix à l’Exposition du Canada central tenue à Ottawa en 1888. Il a par la suite été transmis dans la famille pendant quatre générations.

Dans les années 1870, les dentelles légères étaient déjà démodées, de nouvelles couleurs éclatantes, comme les bleus et les verts vifs, ayant fait leur apparition. Ces couleurs étaient obtenues grâce à l’invention des teintures synthétiques. Des broderies moins délicates qui ressortaient davantage, dont la broderie anglaise, sont devenues populaires et ont été intégrées à tous les types de vêtements d’enfants. Par la suite, les robes de baptême sont devenues si longues et si amples que le tissu servait souvent à confectionner d’autres vêtements lorsque les enfants avaient grandi.

La tradition des robes de baptême était profondément ancrée : dans le pays entier, les robes étaient presque toujours ornées de nervures complexes, de broderies et de dentelle. Cependant, la coupe des robes de baptême et les vêtements qui les accompagnaient, comme le bonnet et le nid d’ange, étaient le reflet de la mode. Le devant du corsage de la plupart des robes comportait un panneau triangulaire qui descendait vers le centre de la jupe, reproduisant la silhouette en sablier des femmes alors en vogue.