Échos modernes de la Grèce antique

Le 26 août 2015

Vous plongez votre regard dans celui de Platon, comme l’ont fait Socrate et Aristote avant vous, il y a quelque 2 500 années. Dans votre casque d’écoute, vous entendez un extrait de La République, ce chef-d’œuvre de Platon qui a posé les fondements de la philosophie et de la science occidentales – encore parmi les essais les plus importants à ce jour. Le visage sculpté dans le marbre et les profondes réflexions qui lui sont associées au sujet de ceux qui nous gouvernent semblent en parfaite adéquation.

Bienvenue à l’exposition Les Grecs – D’Agamemnon à Alexandre le Grand, une formidable odyssée qui vous fera découvrir les origines et l’héritage de l’une des cultures les plus influentes de l’histoire. La philosophie, la politique, la science, la médecine, le théâtre… Tant d’aspects de nos vies d’aujourd’hui font écho à la Grèce antique.

Le berceau de la culture occidentale

Terence Clark est le conservateur de cette exposition au Musée canadien de l’histoire. « Notre vision du monde et de la place que nous y occupons; l’idée de vérifier et d’établir les faits par l’observation; les principes régissant la démocratie; le recours à la comédie et à la tragédie, au théâtre, pour l’enseignement de l’éthique et le divertissement – tout cela remonte à l’Athènes de l’époque classique », déclare-t-il.

L’exposition explore ces liens au moyen de plus de 500 remarquables artefacts provenant de 21 musées grecs. Parmi les artefacts figurent de magnifiques parures en or, une statue en marbre savamment sculptée, d’impressionnantes armes des âges du fer et du bronze, et un merveilleux éventail de figurines, d’amphores et d’autres objets en argile.

Il incombait à Jean-François Léger, spécialiste du développement créatif au Musée canadien de l’histoire, d’intégrer les artefacts aux textes explicatifs pour proposer aux visiteurs une expérience fascinante. Il parle avec enthousiasme des « richesses incroyables » de l’exposition et des ponts que jette celle-ci entre les Canadiens et Canadiennes d’aujourd’hui et la population de la Grèce antique.

Les liens entre le passé et le présent

« Les choses ont évidemment beaucoup changé depuis, mais bien des idées perdurent, souligne M. Léger. À l’instar des Grecs anciens, nous nous interrogeons sur le sens de la vie et nous réfléchissons à notre propre mort. Il est toujours intéressant de voir comment d’autres ont tenté de répondre à ces questions intemporelles. »

Terence Clark est du même avis. « L’exposition est très centrée sur les personnes ainsi que sur leurs perceptions d’elles-mêmes et de leurs relations avec les dieux dans la vie et dans la mort. Telle était notre “idée-maîtresse”. »

Clark considère Les Grecs comme une exposition unique en son genre : « Je ne crois pas exagérer en affirmant qu’il s’agit de l’exposition grecque la plus vaste et la plus importante jamais montrée à l’extérieur de la Grèce. Compte tenu du temps et des efforts qui y ont été consacrés, je ne peux imaginer que l’occasion d’en voir une semblable se représentera bientôt. »

« Lorsque vous soutiendrez le regard de Platon, écouterez ses mots et vous imaginerez en sa présence, ajoute M. Clark, n’oubliez pas de remercier le peuple de la Grèce, sans lequel cette exposition n’aurait pu voir le jour. »

Le Musée canadien de l’histoire présente Les Grecs – D’Agamemnon à Alexandre le Grand jusqu’au 12 octobre 2015.

Image : Couronne de la reine Méda
Les couronnes d’or furent d’abord réservées aux divinités, mais au IVe siècle avant notre ère, elles devinrent aussi l’apanage des rois, des reines et des élites.
© Ministère de la Culture, de l’Éducation et des Affaires religieuses de la Grèce