VISITE COMPLÈTE
Un changement
d'adresse - LA
SÉLECTION DU SITE
Chargée de mettre en
valeur la région d'Ottawa-Gatineau, la Commission de la
Capitale nationale (CCN) doit en faire le reflet de
l'identité nationale et une source de fierté pour
le pays. À cette fin, elle vise notamment à
associer la ville de Gatineau (anciennement Hull) plus
étroitement à la capitale nationale de
manière à faire de cette dernière le centre
symbolique d'un pays officiellement biculturel.
Le cur de la capitale. Quand cette
photo a été prise, le site futur du MCC (en bas
à droite) était occupé par un parkland et
un terrain de stationnement.
© Commission de la Capitale nationale
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Pendant longtemps, en effet, Gatineau à été
reléguée au second plan, n'étant
associée que de nom avec la capitale, tandis que la rive
sud de l'Outaouais connaissait un développement rapide.
On proposa que le gouvernement y construise des immeubles qui
rempliraient à la fois des fonctions culturelles,
administratives, commerciales et résidentielles. C'est
ainsi que, dans les années 1970, de grands immeubles
furent construits à Gatineau pour loger des bureaux de
l'administration fédérale. Il restait à les
compléter par des installations à vocation
culturelle et publique.
Une autre tactique de la CCN pour rapprocher Gatineau et Ottawa
était d'établir un « parcours
d'honneur » traversant le cur de la capitale et
jalonné par d'importants établissements nationaux.
La Commission fit donc l'acquisition de terrains sur le parcours
prévu et les réserva pour des
établissements qui étaient appelés à
devenir les maillons essentiels d'une puissante chaîne de
symboles nationaux, dont allait faire partie le Musée
canadien des civilisations. Les plans d'aménagement du
cur de la capitale devaient ainsi influencer la
construction du nouveau musée.
Le boulevard de la
Confédération est un parcours d'honneur reliant
les deux parties de la capitale nationale, Ottawa et Gatineau.
Il est jalonné de nombreux monuments qui ont un
intérêt historique, culturel et politique pour la
ville et le pays. Son importance symbolique en fait un
emplacement de choix pour de nouveaux établissements
culturels comme le MCC et le Musée des beaux-arts du
Canada.
© Musée canadien des civilisations, CD95-722-061
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Dans un premier temps, il fallait choisir le meilleur architecte
et le meilleur emplacement. La Société de
construction des musées du Canada commanda une
étude des emplacements possibles. Le terrain devait
être au cur de la capitale, appartenir à
l'État, jouxter le futur « parcours
d'honneur » et de préférence, être
visible des deux côtés de la rivière. Cinq
emplacements, qui convenaient tous pour un musée
appelé à devenir un symbole de patrimoine
national, furent initialement retenus. Mais il semble bien que
les jeux étaient déjà faits.
Tous les terrains se trouvaient sur le futur parcours d'honneur,
la plupart sur la partie principale du parcours appelée
« boulevard de la Confédération ».
Des cinq terrains proposés, un seul se trouvait du
côté gatinois de la rivière. Il s'agissait
d'une ancienne propriété industrielle
achetée en 1972 à la société E.B.
Eddy, puis aménagée en un parc avec un terrain de
stationnement. Avant même que ne soient
étudiés les différents choix possibles, le
parc Laurier semblait un emplacement tout indiqué pour un
musée national. Cela tant du point de vue de la CCN, qui
souhaitait y établir un organisme culturel pour attirer
le tourisme à Gatineau et associer plus étroitement
celle-ci à la capitale, que du point de vue des
autorités municipales de Gatineau qui, dès 1980,
projetaient d'y aménager un parc urbain où serait
construit un édifice qui assurerait un lien entre les
immeubles du centre-ville et la rive de l'Outaouais.
Le parc Laurier semblait un emplacement
tout indiqué pour un musée national.
© Commission de la Capitale nationale
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Il était naturel que, des deux musées nationaux
projetés, l'un soit construit du côté
d'Ottawa et l'autre du côté de Gatineau. Puisque le
MCC avait par le passé, attiré plus de visiteurs
que le Musée des beaux-arts du Canada, le terrain gatinois
lui serait affecté de préférence.
L'étude comparative des emplacements n'ayant rien
opposé à ce choix, le sort du parc Laurier en
était jeté.
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