Civilisations.ca - Tournée architecturale

Entreprise de longue haleine, la construction du nouveau musée n'alla pas sans difficultés, mais tous ceux qui y ont contribué depuis le début ont vu leur talent et leurs efforts récompensés. Le produit final est une architecture qui a fait sa marque à l'échelle mondiale.

Cardinal s'écarte du style international apparu au milieu du XX^e siècle et caractéristique de la société de consommation. Ce style de l'ère industrielle, axé sur la répétition d'éléments, fait place aujourd'hui, avec l'âge de l'information, à une architecture expressive et plus humaine : l'édifice est conçu en fonction des besoins de l'homme et reflète le genre d'activités qui s'y déroulent. Sans perdre de vue les grandes réalisations architecturales du XX^e siècle, Cardinal s'inspire de modèles tribaux plus anciens. Utilisant surtout les formes organiques de l'Art nouveau, il leur donne des proportions monumentales et fait appel dans son travail créateur à un outil bien typique de l'ère de l'information : l'ordinateur. À la différence des réalisations antérieures de l'architecte, inspirées des paysages des Prairies, l'édifice du MCC s'inspire de l'ensemble du paysage canadien en évoquant l'aspect du pays à la fin de l'époque glaciaire et les formes de certaines habitations autochtones : longues maisons, maisons de terre et igloos.

La maquette définitive - D2004-23606, CD2004-1378

La maquette définitive du Musée. L'édifice a été scindé en deux pavillons de façon à ce que, de Gatineau, on ait une vue sur la colline du Parlement.
© Musée canadien des civilisations, D2004-23606, CD2004-1378

Certes, le projet initial de l'architecte devait être modifié, mais il a conservé ses caractéristiques fondamentales. La différence la plus manifeste est que l'édifice a été remodelé de façon à prendre l'aspect, vu de la rue Laurier, des deux pavillons distincts. L'ouverture aménagée entre les deux pavillons permet de bien voir, de la rue, les édifices du Parlement et d'avoir accès au bord de la rivière. L'ensemble de la construction ne devait pas s'élever trop haut pour ne pas bloquer la vue des immeubles situés de l'autre côté de la rue. En outre, Cardinal a dessiné ses plans de façon à ce que l'extrémité nord du musée soit à une certaine distance du pont Alexandra pour ne pas obstruer la vue du Parlement à l'angle du pont et de la rue Laurier. Son premier plan de l'édifice avait la forme d'un S inversé. Celle-ci a été scindée en deux courbes distinctes, l'une convexe et l'autre concave, qui ont été déplacées d'environ 45° dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.

Pavillon administratif - D2004-18593, CD2004-1377

Le pavillon administratif du Musée a été conçu pour loger dans les meilleures conditions les trésors de la nation. Outre les salles climatisées des réserves, on y trouve des installations pour la gestion des collections, la recherche et la conservation, ainsi que des bureaux et des ateliers.
© Musée canadien des civilisations, D2004-18593, CD2004-1377

La partie nord, affectée à la conservation, renferme les réserves, les laboratoires, les ateliers et les bureaux. La partie sud abrite des installations publiques : salles d'exposition et de cinéma, Musée des enfants. Elle se trouve un peu en retrait du pavillon de la conservation, plus éloignée de la rivière et plus près de la rue Laurier. Les deux pavillons offrent des lignes courbes très marquées du côté de la rivière de façon à se fondre dans le paysage, mais présentent une façade plus rectiligne sur la rue. De ce côté, le hall d'entrée, la boutique et le foyer, pittoresque et vibrants d'activité, s'intègrent au milieu urbain et invitent les passants à entrer dans le musée. Les deux pavillons bordent une vaste esplanade en demi-cercle donnant accès à l'entrée principale et au parc de stationnement sous-jacent.

Pavillon des aires d'exposition - D2004-18594, CD2004-1377

Le pavillon des aires d'exposition abrite les salles d'exposition, le théâtre, le cinéma et les autres espaces publics.
© Musée canadien des civilisations, D2004-18594, CD2004-1377

On a comparé la structure de l'édifice à « deux pétales d'une fleur avec une étamine ». L'« étamine » correspond à un prolongement de l'édifice entre les deux pavillons, qui s'avance dans le parc du côté de la rivière. On y retrouve les services de restauration, un salon et une bibliothèque.

Le toit dessiné par Cardinal offre un aspect varié, attrayant; certaines parties sont accessibles au public. Trois longues voûtes de cuivre surmontent les salles d'exposition, et des dômes recouvrent le cinéma IMAX et un salon de repos pour les visiteurs. Le pavillon administratif, par contre, présente une forme arquée et découpée à la manière de terrasses. Sa structure est telle que les différents niveaux ne se superposent jamais exactement, mais sont toujours en saillie ou en retrait les uns par rapport aux autres.