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Gouverner la Nouvelle-France

Galerie 1 : Les débuts du Canada ⟶ La Nouvelle-France ⟶ La 1re génération : implanter une colonie

Sous le contrôle des dirigeants royaux, la Nouvelle-France devient plus qu’un poste avancé de commerce des fourrures. Les femmes arrivent de France en grand nombre et contribuent à la multiplication des familles et des fermes.

Le roi Louis XIV et son ministre d’État Jean-Baptiste Colbert dotent la Nouvelle-France d’un gouvernement semblable à celui d’une province française. Toutefois, aucun dirigeant local puissant ne rivalise avec l’administration royale.

La Nouvelle-France est un modèle de régime absolutiste sur papier. Dans les faits cependant, les colons jouissent d’une prospérité et d’une indépendance plus grandes que celles de leurs cousins français.

Le gouverneur général, l’intendant et l’évêque de Québec administrent la colonie au nom du roi. Ils siègent tous trois au Conseil souverain, le plus haut tribunal de la colonie.

Pour encourager le peuplement, le gouvernement alloue à ses principaux sujets de vastes concessions foncières – les seigneuries. Ces seigneurs octroient des portions de leurs terres aux colons, les habitants, qui leur versent un paiement annuel en retour. Pour pousser les habitants à se marier et à fonder une famille, le gouvernement leur offre des incitatifs.

Le gouverneur général est le plus haut dirigeant de la Nouvelle-France. Son palais, le château Saint-Louis, est le centre social de la colonie. Ses principales responsabilités consistent à défendre la colonie et à gérer les relations avec les Autochtones.

 


L’administrateur civil

L’intendant gère les affaires internes de la colonie, notamment la justice, la monnaie, les finances, l’agriculture et le commerce. Bien qu’il soit moins prestigieux, ce rôle confère autant de pouvoirs que celui de gouverneur général.

 


Le chef spirituel

Fonctionnant comme une branche de l’État, l’Église est responsable des écoles, des hôpitaux et des œuvres de charité. L’évêque s’oppose parfois aux responsables civils et aux habitants qui refusent de payer la dîme.

 


Les seigneurs

Le système de propriété foncière de la Nouvelle-France récompense la loyauté et encourage le peuplement. C’est au chirurgien Robert Giffard qu’est concédée la première seigneurie, à Beauport, près de Québec, en 1634. Officiers militaires, fonctionnaires et institutions religieuses reçoivent des terres. Les contributions annuelles exigées des habitants sont censées soutenir le seigneur. Dans la pratique, les frais payés en argent ou en nature s’avèrent modestes. Quelques seigneurs ne s’en tirent guère mieux que leurs habitants.

Un vestige du premier seigneur

L’inscription sur cette plaque de plomb provenant du manoir seigneurial de Beauport rappelle que la seigneurie a été concédée à Robert Giffard en 1634.

 

Inscription :
« IHS MIA LAN 1634 LE 25 IUILLET IE AI ÉTÉ PLANTE PREMIERE P C GIFFARD SEIGNEUR DE CE LIEU »

IHS MIA (Iesu Mariae Immaculatae Auspice, Sous la protection de Jésus et de Marie-Immaculée). L’an 1634, le 25 juillet, j’ai été planté première P.C. Giffard, Seigneur de ce lieu. (Le sens de l’abréviation P.C. demeure un mystère.)

Un paysage tout en rectangles

À vol d’oiseau, la vallée du Saint-Laurent est découpée en longues bandes étroites donnant sur les berges du fleuve, avec des routes en parallèle. Cette subdivision des terres permet aux premiers habitants d’accéder à l’eau. Les arpenteurs qui établissent les lots dans les années 1600 et 1700 utilisent les unités de mesure françaises. Celles-ci demeurent en vigueur au Canada pour décrire les terres qui ont autrefois relevé de la tenure seigneuriale.


La noblesse canadienne

Le roi récompense la loyauté en octroyant décorations et lettres de noblesse. Pour ses services au Canada, un homme peut obtenir un poste d’officier, la Croix de Saint-Louis ou une lettre de noblesse. En 1700, le roi Louis XIV élève Charles Le Moyne au rang de baron. Il reconnaît son rôle dans la lutte contre les Haudenosaunees (Iroquois) et son apport dans l’essor de sa seigneurie de Longueuil, sur la rive sud de Montréal. La famille Le Moyne joua un rôle clé durant le Régime français.

« Ceux qui avoient obtenu la croix de St. Louis, y avoient autant de consideration que des lieutenants-généraux et des cordons bleus [Chevaliers du Saint-Esprit] en France. »
Pierre Pouchot, officier militaire, 1755


Pour en savoir plus


Photo au haut de la page :
Les concessions seigneuriales à proximité de Québec
Tirée de Gédéon de Catalogne, Carte du gouvernement de Québec, 1709
Bibliothèque et Archives nationales du Québec, G/3451/G46/1709/C3 81/1921/DCA