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Les arts et les techniques des Haïdas

Tissage de textiles

Les styles queue de corbeau et chilkat sont deux types de tissage de textiles pratiqués par les artisanes et les artisans haïda, tlingits et tsimshians. Les deux types de tissage utilisent les textiles, mais leurs motifs et leurs styles sont très différents. Les motifs de type queue de corbeau sont géométriques. Ils sont formés en tissant des rangées individuelles de haut en bas et de gauche à droite. Chaque rangée contribue au motif géométrique final. Le tissage chilkat, quant à lui, est réalisé en combinant de petites sections individuelles, ce qui donne l’impression que l’objet final a été tissé selon une forme curviligne. Les motifs de chacune des sections sont des répliques de motifs qui ont été réalisés sur des cadres uniques.

Autrefois, la laine de chèvre de montagne servait à créer les textiles destinés au tissage. Puisqu’il n’y avait pas de chèvres dans les iles de Haida Gwaii, le peuple haïda obtenait la laine dans le cadre d’échanges commerciaux avec des nations habitant sur le continent. Aujourd’hui, on se procure de la fine laine de mérinos pour le tissage des robes. Le tissage chilkat, contrairement au style queue de corbeau, incorpore aussi des bandes de écorce de cyprès jaune dans les fils de chaine. Donc, les tisserandes et tisserands devaient s’en procurer avant de tisser une robe. En raison des étapes de la cueillette et de la préparation des matériaux, de la conception et du tissage, la confection d’une robe queue de corbeau ou chilkat pouvait prendre énormément de temps. Selon certaines personnes, le temps investi dans la confection d’une robe était comparable à celui que nécessitait la sculpture d’un haut emblème ou mât de façade.

Les anciennes œuvres de tissage chilkat et, en particulier, celles de style queue de corbeau sont très rares et valent très cher. Les robes chilkat étaient et sont encore aujourd’hui  faites à la demande de chefs, qui les revêtent durant des cérémonies et des potlatchs. Les tissages queue de corbeau sont aussi revêtus par des chefs et des personnes de haut rang durant des cérémonies. Il faut beaucoup de compétences, de savoir-faire et de temps pour tisser ces prestigieux articles qui servent à faire connaitre le statut de la personne qui les revêt. Selon la tisserande contemporaine chilkat Lily Hope, on compte aujourd’hui moins de 12 tisserandes et tisserands chilkat qui confectionnent des robes pleine grandeur chilkat, et environ le même nombre pour ce qui est des robes queue de corbeau. La plupart de ces personnes sont des femmes.