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Libertés sacrifiées – La Loi sur les mesures de guerre

Article du journal The Varsity

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Activités

REGARDER

Lisez cet article de journal paru en décembre 1914, soit quelques mois après le début de la Première Guerre mondiale (voir la transcription ci-dessous). Quels étaient ses points clés?


PENSER

Lisez cet article de journal. Êtes-vous d’accord avec ses arguments? Justifiez votre réponse. Utilisez le contexte historique fourni pour éclairer votre décision.


FAIRE

Faites une liste des actions que vous pouvez entreprendre si vous n’êtes pas d’accord avec ce qui se passe autour de vous. Écrire des lettres et participer à des manifestations en sont deux exemples.


FAIRE

Les libertés civiles sont-elles bafouées ou des injustices sont-elles commises au Canada aujourd’hui? Faites des recherches sur le ou les problèmes et écrivez un article d’opinion dans votre journal local en exprimant vos idées.


Précisions

Date 4 décembre 1914
Origine de l’objet Centrale
Matériaux
  • Papier
  • Encre
Source / No de référence The Varsity, 4 décembre 1914

Transcription

TORONTO, DEC. 4, 1914. 

Le règne de la terreur au Canada 

Allons-nous vivre un règne de terreur à Toronto? Est-ce que chacun va accuser son prochain d’être pro-allemand, juste parce qu’il refuse d’être contaminé par une hystérie patriotique aveugle, qui pousse à dénoncer des soi-disant traîtres? Le Toronto World ne prend pas conscience de ses responsabilités en tant qu’organe public. Dans une communauté actuellement très tendue, il lance des accusations incendiaires pour lesquelles il n’apporte aucune preuve. Il soutient un côté de l’affaire comme si supposer qu’il y ait un autre côté était une trahison envers l’Empire.  

Le Toronto World a un public plus grand que Varsity. Pour lutter de façon juste et décente, il devrait au moins ne pas déformer les propos du Varsity, laissant une impression erronée dans l’esprit de ceux qui ne connaissent pas Varsity. Le World affirme que Varsity « tente de placer ces trois professeurs à la même place que notre Prince de Galles. » Varsity n’a jamais fait quoi que ce soit de la sorte. L’argument était que le fait que le professeur Benzinger ait des parents dans l’armée allemande n’avait rien à voir avec sa position dans le pays. Si le professeur Benzinger devait être démis de ses fonctions pour ce motif, comme le World semblait le préconiser dans un précédent éditorial, il serait logique de demander la destitution du roi George V, car c’est son cousin germain qui a déclenché toute cette histoire.  

D’une manière hautaine, sans descendre dans l’argumentation ou la raison, le World qualifie l’article du Varsity comme étant « empreint de l’inspiration qui vient des partisans pro-allemands et anti-britanniques. » Le World cite ensuite le dernier numéro du Varsity : — 

« L’idée que les professeurs allemands aient la possibilité d’empoisonner l’esprit de la jeunesse canadienne et qu’ils l’utilisent est puérile. C’est une insulte aux hommes et aux femmes qui étudient sous leur tutelle. De plus, ces mêmes hommes et femmes sont les premiers à rejeter avec mépris une telle suggestion. »  

Le World dit : « C’est une preuve suffisante que les Allemands empoisonnent… 

  

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… l’esprit des jeunes Canadiens qui rédigent Varsity, sans quoi ils ne céderaient pas à des plaidoyers aussi spécieux. » Le World n’est pas adepte dans le traitement des preuves. L’absurdité profonde de ce commentaire du World peut être entrevue dans le fait que les rédacteurs du Varsity qui sont responsables de cet article n’ont jamais parlé aux professeurs en question, n’ont jamais été en contact avec eux, et n’ont jamais été sous leur influence, directe ou indirecte.  

Selon le World, « il semble probable, d’après la lettre du président Falconer en réponse à la communication du colonel Wilkie, qu’il acceptera le souhait populaire en la matière comme norme d’action, et que la démission des trois professeurs dont la présence au sein du personnel de l’Université a été considérée comme indésirable sera exigée. »  

Le World rêve-t-il follement qu’il représente l’opinion populaire? Même si le World avait eu les moyens de connaître les souhaits de la population, jusqu’à présent, seul un côté de la question a été imposé à l’attention du public. Une opinion publique correcte ne peut pas encore s’être formée.  

Le titre même de l’éditorial du World d’hier contient une hypothèse injustifiée : « Ennemis étrangers à l’Université de Toronto. » Il reste à démontrer que les messieurs en question, bien qu’ils soient « étrangers », soient des « ennemis ». 

Nous citons le décret de S.A.R. le Gouverneur général en conseil, publié le 7 août 1914, que le World, étant si sensible à la loyauté, devrait obéir à la lettre : – 

« Considérant qu’il y a de nombreux immigrants de nationalité allemande qui poursuivent tranquillement leurs activités habituelles dans diverses parties du Canada et qu’il est souhaitable que ces personnes poursuivent ces activités sans interruption; 

« Par conséquent, il plaît à Son Altesse Royale le Gouverneur général en conseil d’ordonner et il est ordonné par la présente ce qui suit : 

« (1). Ces personnes, tant qu’elles poursuivent tranquillement leurs activités ordinaires, ne seront pas arrêtées, détenues ou entravées, à moins qu’il n’y ait des motifs raisonnables de croire qu’elles se livrent à l’espionnage, ou qu’elles tentent de se livrer à des actes de nature hostile, ou de donner de l’information à l’ennemi, ou à moins qu’elles ne contreviennent autrement à une loi, un décret ou une proclamation. »  

Il suffit que le World prouve quoi que ce soit contre ces messieurs « étrangers » au sens de ce décret; toute l’affaire prendra alors une autre tournure. 

 

Contexte historique

Choisissez parmi les trois niveaux suivants celui qui correspond à vos besoins.

  • Certains Canadiens n’étaient pas d’accord avec l’hostilité manifestée envers les personnes originaires de pays ennemis.
  • Cet article du journal étudiant de l’Université de Toronto s’opposait au congédiement de trois professeurs nés en Allemagne.

  • Certains Canadiens n’étaient pas d’accord avec l’hostilité manifestée envers les personnes originaires de pays ennemis.
  • Cet article du journal étudiant de l’Université de Toronto s’opposait au congédiement de trois professeurs nés en Allemagne.

Sommaire

  • Certains Canadiens n’étaient pas d’accord avec l’hostilité manifestée envers les personnes originaires de pays ennemis.
  • Cet article du journal étudiant de l’Université de Toronto s’opposait au congédiement de trois professeurs nés en Allemagne.

Éléments essentiels

S’il semble que la majorité des Canadiens aient exprimé de l’hostilité et parfois de la violence à l’égard de personnes originaires de pays ennemis, un certain nombre a pris la parole pour les défendre.

Dans cet article, un groupe étudiant de l’Université de Toronto s’opposait au congédiement de trois professeurs nés en Allemagne. Victimes d’une hostilité généralisée, les professeurs ont démissionné en décembre 1914. Leurs partisans ont été vertement critiqués dans les médias.


Description exhaustive

S’il semble que la majorité des Canadiens ait été hostile aux personnes originaires de pays ennemis, un certain nombre a pris la parole pour les défendre.

Dans cet article, un groupe étudiant de l’Université de Toronto s’opposait au congédiement de trois professeurs nés en Allemagne. Victimes d’une hostilité généralisée, les professeurs ont démissionné en décembre 1914. Les gens qui les avaient défendus ont été vertement critiqués dans les médias.


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