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Libertés sacrifiées – La Loi sur les mesures de guerre

Correspondance censurée

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Lettre manuscrite avec des marques de censure noires.//Handwritten letter, with black censor marks.

Lettre manuscrite avec des marques de censure noires.//Handwritten letter, with black censor marks.

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Regardez ce document. Pouvez-vous le lire? Comment pensez-vous que vous vous sentiriez si vous receviez une lettre censurée de la sorte?


PENSER

Lisez le contexte historique ci-dessous. Comment la position de Camillien Houde lui a-t-elle permis de protester efficacement contre le registre? S’il avait été un citoyen ordinaire, sa protestation aurait-elle attiré autant d’attention? Pensez-vous qu’il aurait été emprisonné pendant quatre ans s’il avait été un citoyen ordinaire?


PENSER

Cette lettre de Camillien Houde à sa femme a été censurée par le gouvernement. À votre avis, à quoi la censure servait-elle pendant la guerre?


FAIRE

Comparez la protestation de Camillien Houde à une autre occasion dans l’histoire du Canada où une personne éminente s’est exprimée contre le gouvernement. Effectuez des recherches externes pour étayer vos conclusions.


Précisions

Date 1940-1944
Origine de l’objet Centrale
Matériaux
  • Papier
  • Encre
Source / No de référence Archives de la Ville de Montréal, P146-3-1, fonds Camillien Houde, P146-3-2

Transcription

Petawawa mardi 14 oct. 1941 2 hrs p.m. 

Amour- 

Je n’ai pas reçu de lettres de toi depuis quelques jours déjà sinon une lettre du 3 courant que l’on m’a remise ce matin [censuré]. Je commence à croire que quand la machine humaine vieillit il y a toujours quelque-chose qui se détraque. Imagine-toi que je ne puis porter mon dentier du haut car j’ai mal à la gencive supérieure depuis quelque temps et comme ça n’a pas l’air de guérir vite je commence à m’inquiéter un peu. J’aurais dû cesser de porter mon dentier dès qu’un médecin interné ici et qui connaît son affaire m’a suggéré de le faire. Je me trouvais trop peu joli sans dentier et j’ai continué de la porter. Demain mat matin je dois passer devant le médicine militaire du camp et il est possible même probable [censuré]. Je ne sais pas si [censuré]. Je l’espère. Je voulais te parler de ce sujet il y a une semaine ou deux mais j’ai crû devoir attendre que ça se développe ou que ça disparaisse. Je suis loin d’être découragé mais tout de même j’étais bien heureux avant que mon cœur s’agite et que ma gencive s’irrite. Tout ce que je te demande c’est de ne pas t’inquiéter car je te tiendrai au courant. Claire me disait dans sa dernière lettre qu’elle avait un pressentiment que nous nous reverrion bientôt. Je ne sais si elle a la même intuition que sa maman mais si oui je suis sûr que la chose se réalisera car tes pressentiments à toi ne manquent jamais de se réaliser. Je t’aime comme jamais. 

TON HOMME 

Contexte historique

Choisissez parmi les trois niveaux suivants celui qui correspond à vos besoins.

  • La Loi sur la mobilisation des ressources nationales exigeait que toute personne âgée de 16 ans ou plus soit inscrite sur un registre national. Les personnes enregistrées pouvaient être appelées à participer à l’effort de guerre à tout moment.
  • Camillien Houde, le maire de Montréal, s’est publiquement opposé à cette inscription et a donc été envoyé dans des camps d’internement. À sa libération, en 1944, il était considéré comme un héros à Montréal.
  • Cette lettre de M. Houde à sa femme montre à quel point la censure était strictement appliquée.

  • La Loi sur la mobilisation des ressources nationales exigeait que toute personne âgée de 16 ans ou plus soit inscrite sur un registre national. Les personnes enregistrées pouvaient être appelées à participer à l’effort de guerre à tout moment.
  • Camillien Houde, le maire de Montréal, s’est publiquement opposé à cette inscription et a donc été envoyé dans des camps d’internement. À sa libération, en 1944, il était considéré comme un héros à Montréal.
  • Cette lettre de M. Houde à sa femme montre à quel point la censure était strictement appliquée.

Sommaire

  • La Loi sur la mobilisation des ressources nationales exigeait que toute personne âgée de 16 ans ou plus soit inscrite sur un registre national. Les personnes enregistrées pouvaient être appelées à participer à l’effort de guerre à tout moment.
  • Camillien Houde, le maire de Montréal, s’est publiquement opposé à cette inscription et a donc été envoyé dans des camps d’internement. À sa libération, en 1944, il était considéré comme un héros à Montréal.
  • Cette lettre de M. Houde à sa femme montre à quel point la censure était strictement appliquée.

Éléments essentiels

La Loi sur la mobilisation des ressources nationales (LMRN) exigeait que toute personne âgée de 16 ans ou plus soit inscrite sur un registre national. Les personnes enregistrées pouvaient être appelées à participer à l’effort de guerre à tout moment.

En août 1940, le maire de Montréal, Camillien Houde, s’est opposé publiquement à l’enregistrement national par le gouvernement fédéral. Il a été arrêté par la Gendarmerie royale du Canada et envoyé dans les camps d’internement de Petawawa (Ontario) et de Fredericton (Nouveau-Brunswick).

À sa libération, en 1944, il était considéré comme un héros à Montréal.

Cette lettre de M. Houde à sa femme, Georgianna, montre à quel point la censure était strictement appliquée.


Description exhaustive

« Je ne me crois pas obligé de me conformer à ladite loi et je n’ai pas l’intention de le faire. Je demande à la population de ne pas s’y conformer, en sachant très bien ce que je fais actuellement, et à quoi je m’expose. »

Camillien Houde, Le Droit, 6 août 1940

La Loi sur la mobilisation des ressources nationales (LMRN) de 1940 a révélé l’ampleur des pouvoirs conférés au gouvernement par la Loi sur les mesures de guerre. Dans le but de mobiliser pleinement la main-d’œuvre, la LMRN exigeait que toute personne âgée de 16 ans ou plus soit inscrite sur un registre national. Les personnes enregistrées pouvaient être appelées à participer à l’effort de guerre à tout moment.

En août 1940, Camillien Houde, le maire de Montréal, s’est opposé publiquement à l’enregistrement national par le gouvernement fédéral. Arrêté par la Gendarmerie royale du Canada, M. Houde a passé quatre ans dans les camps d’internement de Petawawa (Ontario) et de Fredericton (Nouveau-Brunswick).

Libéré le 16 août 1944, il est rentré à Montréal en héros.

Cette lettre de M. Houde à sa femme, Georgianna, montre à quel point la censure était strictement appliquée.


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