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La population afro-néo-écossaise : héritages canadiens du 20e siècle

Livre de cuisine : In the Africville Kitchen (Dans la cuisine d’Africville)

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Transcription

[Beatrice] Carm, bienvenue à notre repas du dimanche. 

[Carm] Wow, ça a l’air bon ! 

– Corned-beef et chou. Assoyez-vous. 

– Ça a l’air bon. C’est donc la tradition d’Africville? 

– Une tradition d’Africville. 

Nous mangions ça chaque dimanche et cette odeur flottait partout dans la communauté. Et bien entendu, la recette de ma mère est dans l’Africville Kitchen Cookbook. 

– Ah oui ? 

– La seule différence quand on faisait du corned-beef et chou dans notre maison, c’est lorsque nous nous assoyions pour éplucher nos légumes, ma mère chantait un hymne et la famille chantait en chœur. 

– Wow ! 

– C’était ça la différence. 

C’était un moment heureux lorsque nous nous réunissions. Mais avant de manger votre corned-beef, il faut mettre un peu de moutarde. 

– Ah oui ? 

– Oui, il faut mettre de la moutarde sur le corned-beef et chou.  

– Oups. 

(rire) 

– Même la table en veut. 

– Ah oui !  

Pouvez-vous me parler de l’histoire de ce plat, de son origine, de ses ingrédients? Poussaient-ils à Africville ? 

– Certains des ingrédients étaient cultivés à Africville. 

La viande, nous l’achetions plutôt au magasin, je dirais au-delà de la colline, là où on faisait les courses. 

Nous avions des magasins à Africville, bien sûr, mais c’étaient plutôt des magasins généraux. Comme je l’ai dit, on faisait tremper la viande toute une nuit parce qu’elle était très salée. Le corned-beef est toujours trempé dans une saumure. Et c’était toujours si salé que nous la faisions tremper toute une nuit, puis le lendemain, pendant qu’on faisait cuire sur le feu. Il faut environ 3 heures pour faire le corned-beef et chou sur le poêle. On le fait cuire pendant environ une heure et puis, les deux dernières heures, on prépare les légumes. Et comme je l’ai dit, on s’assoyait autour de la table pour préparer les légumes. Ma mère était là, elle chantait et nous chantions avec elle. C’était un moment heureux. 

Et quand on faisait ça le dimanche à Africville, on coupait toujours les légumes et en les faisait tremper dans l’eau. Ça a fait sortir l’amidon. On les coupes assez petit, parce que quand on nourrit 12 à 15 personnes, il faut beaucoup de légumes. Ensuite, la prochaine étape dans le processus de cuisson, pendant que la viande bout, on prépare les pommes de terre et les autres légumes, on met les carottes… d’abord les navets et on les laisse cuire un moment, environ 5 minutes. Puis on ajoute les carottes et on les laisse cuire encore 5 minutes, parce qu’elles sont plus longues à cuire. Ensuite, on peut mettre le chou. Puis on ajoute les pommes de terre, et on les laisse bouillir jusqu’à ce que ce soit cuit. 

Quand c’est cuit, on est prêt à servir. Mais il faut d’abord sortir la viande qui est toujours au fond de la marmite. On doit donc sortir quelques légumes, le chou d’abord. On les place sur un plateau. Tout a l’air tellement bon. Nous pouvons essayer maintenant de sortir la viande. On la coupe sur la planche à découper et c’est prêt à servir. Donc on la coupe contre le grain. Voilà, il y a de belles tranches fines. Et personne ne quittait Africville sans être bien nourri. Bien entendu, ce n’est pas du corned-beef et chou… sans le bouillon. Donc on le prend dans la marmite. Toute la saveur et dans le bouillon. 

[Carm] C’est une belle assiette de nourriture, C’est très appétissant. 

– Régale – toi! 

– Régalons-nous! Ça a l’air délicieux. Donc, quiconque venait a Africville mangeait… 

– Du corned-beef et chou le dimanche quand on venait à Africville. Souvent après la messe. 

– Bien sûr. 

 – Il y avait d’abord le service religieux. 

C’était bon de grandir à Africville. Nous avions des corvées à faire après l’école et nous ne pouvions pas aller dehors avant d’avoir changé nos vêtements d’école et fait nos tâches. Ensuite, on pouvait aller jouer. On jouait aux billes et on sautait à la corde double-dutch. Nous nagions… Je ne sais pas nager. Je n’avais pas le droit d’aller dans l’eau. J’étais trop petite. On allait à la pêche. La communauté faisait de la pêche. On pêchait dans le bassin ici et on attrapait de tout : du homard, des maquereaux, des bigorneaux, des moules et des anguilles. On revenait avec une pêche abondante et on la partageait avec la communauté. On avait des glacières, on n’avait pas des réfrigérateurs. On ne voulait rien laisser pourrir, après avoir passé tant d’heures à pêcher. Alors on partageait tout avec la communauté, surtout avec les aînés qui ne pouvaient pas sortir. C’était notre mode de vie et tout était gratuit. On n’avait pas à payer, vous savez.  

Donc, c’était bien de grandir à Africville. C’était paisible, très paisible. Et on n’avait pas à… on pouvait aller frapper à n’importe quelle porte. Vous savez, on n’avait pas à s’inquiéter des choses dont on s’inquiète aujourd’hui avec nos enfants. Vous savez, on n’avait pas peur si on s’égratignait ou se blessait, on pouvait aller frapper à n’importe quelle porte et on nous soignait, en attendant que nos parents rentrent à la maison. 

La plupart des femmes travaillaient dans le service, à l’hôpital ou à Stadacona. Ma mère travaillait en ville, à l’Hôpital général Victoria. Et un jour, elle travaillait de 8 heures à 16 heures à l’Hôpital VG, où ils avaient des bancs à l’extérieur qui sont encore là, dehors. Une dame blanche et sa fille de quatre ans étaient assises sur le banc. À Africville, nous saluions toujours les gens. Nous disions « Bonjour », « salut », ce que ma mère a fait. Puis, elle est allée travailler et en ressortant, la dame et sa fille étaient encore assises là. Ma mère lui a dit : « Bonjour. Bonjour madame. » 

Et elle a dit : « Êtes vous restées assises ici toute la journée ? » 

La dame a dit : « Oui. » 

Elle a dit : « Madame, avez-vous mangé ? » 

La dame a dit : « Non. » 

Elle a dit : « Venez avec moi. » 

Quatre mois plus tard, elle est restée avec nous à Africville, pas trop loin. Et je me souviens de ça parce que chaque fois que ma mère amenait quelqu’un dans le besoin ou qu’elle pensait l’être, je devais donner mon lit. Donc ces histoires, je m’en souviendrai toujours. 

(rire) 

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Manges-tu certains aliments à différentes époques de l’année ou certains jours de la semaine? Pourquoi? 


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Trouve la recette de ton mets préféré et compare-la à celle-ci. En quoi lui ressemble-t-elle? En s’en éloigne-t-elle?  


Précisions

Date 2023
Origine de l’objet Maritimes
Matériaux
  • Film
Source / No de référence

Contexte historique

Choisissez parmi les trois niveaux suivants celui qui correspond à vos besoins.

  • Voici une entrevue avec une ancienne résidente d’Africville, Beatrice Wilkins, et avec une éducatrice du Musée d’Africville, Carme  Robertson. Mme Wilkins est en train de cuisiner un repas bouilli (boiled dinner). 
  • Le livre de recettes In the Africville Kitchen: The Comforts of Home explique comment confectionner ce mets.
  • Le repas bouilli, préparé en grande partie le samedi, était typiquement servi le dimanche.

  • Voici une entrevue avec une ancienne résidente d’Africville, Beatrice Wilkins, et avec une éducatrice du Musée d’Africville, Carme  Robertson. Mme Wilkins est en train de cuisiner un repas bouilli (boiled dinner). 
  • Le livre de recettes In the Africville Kitchen: The Comforts of Home explique comment confectionner ce mets.
  • Le repas bouilli, préparé en grande partie le samedi, était typiquement servi le dimanche.

Sommaire

  • Voici une entrevue avec une ancienne résidente d’Africville, Beatrice Wilkins, et avec une éducatrice du Musée d’Africville, Carme  Robertson. Mme Wilkins est en train de cuisiner un repas bouilli (boiled dinner). 
  • Le livre de recettes In the Africville Kitchen: The Comforts of Home explique comment confectionner ce mets.
  • Le repas bouilli, préparé en grande partie le samedi, était typiquement servi le dimanche.

Éléments essentiels

Voici une entrevue avec une ancienne résidente d’Africville, Beatrice Wilkins, et avec une éducatrice du Musée d’Africville, Carme  Robertson. Mme Wilkins est en train de cuisiner un repas bouilli (boiled dinner). 

 

Le livre de recettes In the Africville Kitchen: The Comforts of Home explique comment confectionner ce mets. Célébration de la culture et du patrimoine dynamiques de la communauté, ce livre de recettes contient des photos et un bref historique, en plus de présenter le profil et les souvenirs d’ex-membres de la communauté d’Africville.  

 

Cette recette est la préférée de deux anciennes résidentes d’Africville : Beatrice Wilkins et Bernice Arsenault. Mme Wilkins a fourni cette recette en mémoire de sa mère, Lena West.

 

Le repas bouilli, préparé en grande partie le samedi, était typiquement servi le dimanche. Après la messe et le catéchisme, toute la famille prenait place autour de la table pour partager ce repas. 


Description exhaustive

Voici une entrevue avec une ancienne résidente d’Africville, Beatrice Wilkins, et avec une éducatrice du Musée d’Africville, Carme  Robertson. Mme Wilkins est en train de cuisiner un repas bouilli (boiled dinner). 

 

Le livre de recettes In the Africville Kitchen: The Comforts of Home explique comment confectionner ce mets. Publié en 2020 par l’Africville Heritage Trust, le recueil contient plus de 30 recettes transmises de génération en génération parmi la population d’Africville. Célébration de la culture et du patrimoine dynamiques de la communauté, ce livre de recettes contient des photos et un bref historique, en plus de présenter le profil et les souvenirs d’ex-membres de la communauté d’Africville.  

 

Cette recette est la préférée de deux anciennes résidentes d’Africville : Beatrice Wilkins et Bernice Arsenault. Mme Wilkins a fourni cette recette en mémoire de sa mère, Lena West. Mme Arsenault, quant à elle, est représentée, enfant, sur le timbre canadien du Mois de l’histoire des Noirs de 2014, en compagnie de six jeunes amies, avec en arrière-plan un tableau de la communauté. Aujourd’hui, Mme Wilkins et Mme Arsenault sont toutes deux bénévoles au Musée d’Africville. 

 

Le repas bouilli, préparé en grande partie le samedi, était typiquement servi le dimanche. Après la messe et le catéchisme, toute la famille prenait place autour de la table pour partager ce repas. 


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